Century

Century est comparable à Splendor sur bien des plans : comme dans Splendor, le thème est un habillage qui n’immergera pas les joueurs sur « la route des épices ». Les deux jeux sont « froids et mécaniques », un argument qui sonne comme une critique rédhibitoire pour les amateurs de jeux à thème fort mais qui n’en est pas une pour tous ceux, dont je fais partie, qui apprécient de se frotter à un casse-tête. Comme dans Splendor, les joueurs récupèrent des objets, cette fois de simples cubes en bois, qu’ils échangent contre des cartes points de victoire. Comme dans Splendor, la règle s’explique vite… mais « un peu » moins vite et cela change tout ! À la différence de Splendor, dans lequel la seule évolution mécanique en cours de jeu était l’achat de cartes permettant une réduction pour de futurs achats dans la même couleur, les joueurs de Century vont devoir se construire une main de cartes « actions ». À la manière d’un « deckbuilding », ils devront récupérer plusieurs cartes en veillant à optimiser au maximum leur main pour ne pas gaspiller aucun tour de jeu. « Optimisation », « deckbuilding », « actions »… le vocabulaire beaucoup plus gamer de Century confirme que, si la parenté avec Splendor est évidente, il ne s’adresse pas forcément au même public. Bref, Century n’est pas un « Splendor-killer » : je proposerai toujours plus facilement Splendor à un public de nouveaux joueurs, mais pour autant, et c’est l’essentiel, j’éprouve plus de plaisir ludique à jouer à ce tout nouveau Century. Sans aucun doute un très bon jeu !

Enchainement de transactions épicées. Marchands d’épices, vous tentez de remplir les meilleurs contrats, en jouant sur votre stock de curcuma, de safran, de cardamone et cannelle (comprenez cubes jaunes, rouges, verts et marrons). Vous démarrez avec deux cartes en main (les mêmes pour chaque joueur) et un stock plus ou moins plein selon votre place dans le tour de jeu. A votre tour, une action parmi quatre possible : vous achetez une carte action (la première du marché est gratuite, les suivantes vous coûteront des épices), vous jouez une carte action, vous reprenez toute les cartes de votre défausse ou enfin vous remplissez un des contrats disponibles. Les cartes action sont de trois types : soit récolte (des épices viennent dans votre stock depuis la réserve), soit amélioration (vous augmentez la valeur de votre stock en « transformant » un ou des cubes en un cube plus « rare »), soit échange , seul action qui peut être réitérée autant que vous pouvez/voulez. Le jeu s’arrête dès qu’un joueur a rempli cinq commandes (on finit le tour). Voilà, à quelques détails près, vous savez déjà jouer. Et c’est le propre des excellents jeux, des règles simples, peu de choix d’action, mais une grande diversité dans les parties, car beaucoup de cartes action. Le jeu dure une petite demi-heure à trois et à peine plus à quatre, voire à cinq. Le matériel est impeccable, des petits bols à épices/cubes sont fournis (le tapis de jeu n’est pas « encore » commercialisé et c’est dommage). Beaucoup parlent des similitudes avec Splendor, il y en a, des règles simples, un jeu assez rapide et profond, une nécessité de s’adapter à la situation et aux adversaires, si vous avez aimé l’un, vous aimerez forcement l’autre et pas inversement. Personnellement, même après avoir enchainé une bonne quantité de parties, je ne suis pas lassé, je le recommande chaudement.