Praga Caput Regni

La légende dit que le pont Charles à Prague aurait été fait avec des oeufs !  Ça expliquerait pourquoi ceux-ci sont une des ressources les plus importantes du jeu. En revanche, ça n’explique pas comment le pont tiens debout depuis si longtemps …. 

Dans Praga Caput Regni, vous incarnerez de riches citoyens oeuvrant pour divers projets de génie civil afin de participer à la construction de la ville de Prague. Sous la supervision du Roi Charles IV, vous disposerez de 6 actions afin de contribuer à la réalisation de divers monuments tel que le Pont Charles, le Mur de la Faim, la cathédrale St Vitus ou encore l’universite St Charles.

Certaines de ces actions vous permettront également d’acquérir la richesse, les pierres ou encore les fameux oeufs nécessaires à la progression de certains de ces monuments.

La force de Praga Caput Regni, c’est à la fois la diversité de ces actions et la synergie entre elles. Tous ces éléments se réunissent au sein d’un système de scoring, relativement élaboré mais terriblement fluide, logique et thématique.

C’est entièrement validé chez Ludoχ ! L’apprentissage du jeu parait fastidieux mais relativement intense une fois maîtrisé tant les possilités sont nombreuses. Vous pouvez y aller, et pas besoin de marcher sur des oeufs pour tenter l’expérience …

Sur une première partie le jeu donne une véritable sensation de profusion.
Riche et assez déconcertant sur les possibilités de stratégies, les actions ne sont pourtant finalement pas si nombreuses ni compliquées. Mais elles peuvent chacune donner lieu à de nombreuses alternatives et bonus qui les rendent parfois difficiles à jauger en terme d'intérêt.
Typiquement c'est l'un des rares jeux où je me suis retrouvé atteint d'analysis paralysis. Sur mon dernier tour, je fus incapable de calculer mon action optimale en un temps convenable. Un brin frustrant mais surtout très prenant tant les implications des actions me donnaient des possibilités.
Le scoring est assez compliqué à suivre si l'on ne veut pas rajouter du downtime. Et pourtant vu les différentes façons de marquer des points il est important de garder une idée du score non-affiché (sur la piste de score) de chaque joueur.

Donc un bon jeu expert qui, comme beaucoup d'autres, mériterait d'être davantage joué. Mais même en partie occasionnelle, vous devriez y trouver votre compte si vous aimez les jeux un peu velu.

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C’est durant ses années estudiantines à Prague que Vladimir Suchy a redécouvert la ville dont il était pourtant natif.  

Après avoir créé UC, l’auteur tchèque, encore hanté par la vision du château royal dominant le Pont Charles, décide de faire de sa ville natale le thème de son prochain jeu. 

Grand bien lui en a pris …

Dans PCR, vous voilà plongé à l’époque de Charles IV (1316-1378) au moment où ce dernier prend en main la reconstruction de ce qui sera la future capitale tchèque. 

Vous incarnez donc un riche citoyen pragois désireux d’aider à l’édification de bâtiments pour la gloire de votre ville (et puis pour gagner des PV, accessoirement) 

A votre tour, 1 seule action.

Seulement ?! 

Oui mais pendant 16 tours …. 

Euh ...oui mais ça fait seulement 16 actions, du coup ?! ????

Pas forcément …

Car dans PCR, toute votre énergie va aller dans une seule direction : L’OPTIMISATION.

Je prends ma tuile sur la roue, je prends le bonus associé, je fais une seule action sur les deux proposées ...oui mais quand je fais cette action, je récupère 1 PV et puis comme … etc.

Faire comboter vos actions, voilà ce qui va vous tenir en haleine ...

Et puis comme on est sur du Vladimir Suchy pur sucre, ben forcément, on va retrouver ici ce qui fait le succès de l’auteur : 

-des mécaniques bien huilées mais compréhensibles en un claquement de doigts

-des choix cornéliens en permanence

-l’obligation de mettre en place une stratégie dès le départ et de s’y tenir presque coûte que coûte

-une grande diversité dans la façon de marquer des PV 

Bon et puis la beauté on en parle ? Ce jeu claque ! A la fois sobre et fourni, il est comme un hommage au mécénat de Charles IV.

En plus, les éléments en 3D - pont, mur de la faim, cathédrale - que Monsieur a monté tout seul depuis qu’il est diplômé en meubles Ikea, ajoutent à l’immersion ! 

BREF, un jeu qui en jette mais pas forcément destiné aux champions de l’improvisation …

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