Nusfjord

Nusfjord est un pur sang Rosenberg. On reconnaît sa patte directement et les amateurs du maître que nous sommes se trouveront en terrain connu. Nusfjord est assez lent à cause de la multitude de texte à lire sur les différentes cartes et du manque d’iconographie. C’est le défaut majeur de Nusfjord qui peut réfréner l’envie de refaire une partie. Le reste est évidemment dans la continuité des jeux de pose d’ouvriers mais offre néanmoins des sensations nouvelles grâce à la gestion des bâtiments et la course aux objectifs qui se met en place progressivement. Nusfjord est fait pour les amateurs de Rosenberg et ils ne seront pas déçu de l’ajouter à leur collection des pépites de cet auteur déjà légendaire.

 Ce que nous voulons, c’est du poisson ! Nusfjord petit village de pécheurs pas mal au nord de la Norvège, mais aussi, un très bon Rosenberg jouable en solo et jusqu’à 5 joueurs. De la bonne pose d’ouvrier, et sans une pléthore d’actions possibles, 3 actions par tour et sept tours exactement. On pêche, on construit bâtiments et bateaux, on déboise, on sert à table (pas pour se nourrir, juste pour faire des sous) et le tout sous les conseils avisés, facultatifs et payables en poissons des anciens du village. Peu de case action, il va falloir anticiper les actions des autres joueurs. Un petit twist sympa étant que le rôle du premier joueur tourne dans le sens antihoraire, ainsi le dernier de chaque tour sera le premier du suivant, à vous d’en faire bon usage. Un gestion originale des actions dans votre société de pêche, si elles sont achetées par vos concurrents, vous allez devoir les nourrir toute la partie. Enfin une gestion fine des ressources sera nécessaires, les deux lieux de stockage ayant des limites strictes. 21 actions pour faire évoluer tout cela au mieux, c’est peu, d’autant que des bâtiments « goûtus » vont apparaitre en premier lieu dans la main des joueurs, puis sur le marché public (le tempo est différent selon le nombre de joueurs). Pour moi c’est un bon retour à la tension presque « agricolienne » dont j’avais été un peu privé dans des titres comme Caverna ou à la gloire d’Odin, je suis ravi de renoué avec cet auteur emblématique. Dans un jeu relativement court (1h30 réalistes) d’une bonne profondeur et variant délicieusement avec le nombre de joueurs (équilibrage du tempo aux petits oignons). Un bon moment de passé qui ne demande qu’à se répéter.