Izobretenik

5/5

Imperial Settlers

Avis : Vous vous rendrez compte en jouant à Imperial Settlers que certaines mécaniques vous seront familières, enfin pour ceux et celles d'entre vous qui aimez bien cet auteur désormais incontournable et qui avez joué à The New Era. Sauf que... les nouvelles illustrations et l'univers dépeint ici vous paraîtra beaucoup plus clément. On peut se la jouer Romain ou Barbares, ou bien, tentez le coup de folie, et s'engager dans la faction japonaise. Plus de monde post-apocalyptique donc, mais une ambiance jeu de civilisation tel qu'on les connaît plutôt sur ordinateur. A la tête de votre faction unique, vous essaierez, à coups de cartes bien choisies, de mener votre civilisation vers la victoire. Les combinaisons et possibilités qui vous sont offertes semblent infinies, à tel point que l'annonce de la première extension m'a déjà fait trembler dans mes sandales de jeune leader romain. Encore un jeu incroyable de Trzewiczek, à la courbe d'apprentissage enivrante, aux couleurs vives et aux dessins joliment réalisés, le rendant plus familial, ou en tout cas plus abordable, que ses prédécesseurs. Ne le ratez pas, mais attention, soyez prêt à craquer plus d'une fois dans les mois à venir.

5/5

Deus

Avis : Alors, on va sans doute me reprocher de tomber dans les désormais "célèbres et intempestifs" pièges du buzz et je l'assume, mais alors, avec le panache d'un chien de traîneau quand arrive l'hiver. Vous remarquerez l'exceptionnelle originalité de cette analogie, qui n'a rien à voir avec un quelconque jeu de civilisation à base de cartes ! Deus est un jeu Pearl Games. Oui, je pourrais m'arrêter là mais mon inconscience professionnelle me pousse à aller plus loin. C'est un jeu de la même maison d'édition que Troyes, quoi ! Non, mais allô ?! Le jeu est exceptionnel à deux joueurs, où l'agressivité prend moins d'importance, et excellent à 4, si vous n'avez pas, comme notre cher ami Rahdo, peur de froisser vos partenaires de jeu (même si l'attaque revêt selon nous une importance qui n'influe pas tant le jeu que cela). Cartes en main, vous avez mille possibilités, et si vous usez d'un peu de talent, les enchaînements d'effets peuvent être dévastateurs. Plus jamais un joueur ne pourra se plaindre d'avoir une main de cartes pourrie, et ça, c'est quand même une révolution qui n'était pas annoncée. Ajoutez à cela que le jeu est beau. Oui, beau, et rapide, puis beau vraiment, et particulièrement passionnant. Je pense que nous avons rarement joué à un jeu 6 parties en deux jours. Je pense même que cela doit être la première fois.

5/5

Dead of Winter - A la Croisée des Chemins

Avis : Alors, on pourrait s'intéresser au jeu uniquement d'un point de vue mécanique (genre, jeu abstrait) et on lui trouverait des tas de défauts : trop long à plus de 4 joueurs, on s'ennuie entre deux tours, les cartes Crossroads tombent parfois à côté, ou on en connaît déjà le contenu (après quelques parties), on peut se retrouver à jouer avec quelqu'un qui veut gagner seul ou faire perdre la communauté... et j'en passe. Mais si vous vous laissez prendre par l'ambiance du jeu et que vous commencez à vous la jouer Actors Studio, le jeu prend une dimension toute autre. Mice and Mystics souffre du même souci selon moi, et pourtant, je n'ai jamais eu envie de laisser le jeu dans l'étagère une fois cette faille découverte. Jouer à Dead of Winter, c'est partir pour une aventure, comme on le fait dans la lecture d'un roman passionnant, en se laissant envahir par les sentiments ou sensations que nos personnages doivent forcément vivre lors de nos actions de bravoure ou nos décisions de couard, c'est accepter, le temps d'une partie, de s'oublier et de laisser la question purement mécanique hors du jeu pour mieux profiter de l'ambiance. Pour moi, c'est un 5 assuré mais il faut dire que j'ai tendance à aimer ce genre de jeux très "high five driven" !

5/5

Splendor

Avis : Alors, oui, c'est un jeu très mécanique. Oui, oui, c'est thématisé de façon très artificielle. Et alors ? Composants dingues, avec ces jetons bien lourds qui font qu'on touche le jeu autant qu'on réfléchit, illustrations réussies et surtout, surtout, bien qu'on ne soit pas dans la folle innovation ludique, un jeu qui fait ressembler le dessus de vos têtes en fin de partie à un incendie de forêt ! Sans conteste, un des meilleurs jeux de l'année dans nos contrées reculées.

5/5

Welcome to the Dungeon

Avis : Masato Uesugi est un de mes amis. Il vous faudra donc envisager ce texte avec distance, compte-tenu de mon implication dans sa réalisation française. C'est certainement le jeu de la gamme Oink Games que je préfère (avec Hattari et Kobayakawa). Si vous cherchez un peu sur le web francophone, vous remarquerez que j'ai écrit beaucoup sur ce jeu, dans sa version originale, appelée Dungeon of Mandom. J'ai grandement participé avec Masato à l'augmentation des sets de personnages et de cartes disponibles dans la version française du jeu. Il m'avait d'abord annoncé qu'il trouvait difficile d'ajouter des nouveautés à un jeu qu'il considérait comme terminé mais, une fois qu'il a commencé à le retravailler, il avait des idées par dizaine. Nous avons passé énormément de temps à tester ces nouveaux effets, à supprimer des idées, puis à les réintégrer, à les modifier, tout un travail de manipulation de la base du jeu que j'ai trouvé passionnant. C'était la première fois que j'étais impliqué directement dans un travail de développement d'un jeu et c'est une expérience que j'ai adorée. Ça n'aurait évidemment pas eu lieu si Masato n'avait pas habité à 10 mn de chez moi et s'il n'avait pas été l'un de mes partenaires de jeu privilégié (il est d'ailleurs redoutable), mais coup de chance ! ;=) Ce texte est moins une critique du jeu, que j'ai encensé des milliers de fois autour de moi depuis deux ans maintenant, qu'un regard sur le parcours qui a été le sien entre sa sortie japonaise, mon envie d'en savoir plus sur le jeu et son auteur et le résultat que je partage indirectement avec l'auteur. Si vous aimez jouer de vilains tours amusants à vos amis, à coups de bluff, de pièges en attente, et de retours de bâton qui piquent, tout cela en un temps très court qui vous donnera envie d'en refaire une de suite, alors foncez. Welcome to the Dungeon est un jeu que je trouve unique et qui met en plein jour un auteur plein de talent.

4/5

El Gaucho

Avis : Découvert après Essen 2014, c'est surtout la couverture qui m'a d'abord attiré. J'ai l'impression que le jeu est passé sous les radars et je trouve cela dommage pour plusieurs raisons. La première, c'est le thème et la façon dont celui-ci est implémenté dans les différentes mécaniques et le matériel du jeu. Bon, j'avoue que les ouvriers passent un peu trop de temps à s'allonger dans les herbes grasses... et que le comptage est très étonnant, version vaches en tables de multiplication. La deuxième raison, c'est le placement des ouvriers sur les actions et leur effet à retardement. J'aime beaucoup cette mécanique. Enfin, les règles s'expliquent vite et le jeu se joue en moins d'une heure. Les graphismes et l'aspect général du jeu rendent les gens curieux à son égard et c'est un bon point quand on souhaite faire découvrir le jeu de société.