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Interview : "Les idées de jeux arrivent la nuit ou quand je randonne"

Interview Benjamin Roucayrol
Le Philiboy Sébastien
Sébastien
Mis à jour le  20/11/2023
#article

Benjamin Roucayrol est un auteur et éditeur de jeux indépendant qui vit en Ardèche. Depuis son village de Pranles, situé non loin de Privas, il conçoit, illustre, édite et distribue ses jeux marqués de son sceau : des jeux épurés, drôles et parsemés de références régionales. On a voulu en savoir plus sur l'Ardichou touche-à-tout qui s'est prêté volontiers au jeu des questions. Voici son interview !


Philibert : Salut Benjamin, peux-tu te présenter ?


Benjamin : Coucou ! Je m’appelle Benjamin Roucayrol, je viens d’Ardèche, j’ai 36 ans ! J’adore créer plein de trucs, que ce soient des jeux, des dessins, de la musique, etc. Le processus créatif me stimule grave !



Philibert : Créer des jeux n’est pas ton activité principale. Peux-tu nous dire ce que tu fais dans la vie ?


Benjamin : Exactement ! C’est mon activité passion, on dira. À côté de ça, je bosse à la SNCF à Lyon, comme planificateur dans les travaux ferroviaires ! 



Philibert : Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel pour le moins atypique ?


Benjamin : Mon parcours pro est complètement chaotique ! Après un BAC S, je suis parti en STAPS sur Valence pendant deux ans. Puis, je suis parti à Lille faire un CAP Petite Enfance par correspondance et des cours de psycho en parallèle, pendant un an. Ensuite, j’ai fait un DUT Qualité Logistique Industrielle et Organisation, à Béthune ; pour enfin finir en école d’ingé à l’École des Mines de Douai, par alternance ! C’est seulement fin 2019 que j'ai créé mon auto-entreprise dans les jeux !



Philibert : Quel type de joueur es-tu ? Comment as-tu découvert le jeu ?


Benjamin : Alors, déjà, je suis mauvais perdant, mais j’aime chambrer quand je gagne. J’aime jouer à des jeux rapides (moins d’une heure), où il y a beaucoup d’interactions et où on peut bien rigoler ! Pour moi, c’est la base des jeux, se réunir, rire et partager ! Comme la plupart des gens, j’ai joué à des jeux du type Monopoly, Uno, Rummikub, en famille, quand j’étais petit ! Puis, après, c’est surtout lors d’apéro où on sortait des jeux !



Philibert : Quand et comment ton activité d’auteur a-t-elle débuté ?


Benjamin : J’ai créé ma boîte en 2019, mais ça a vraiment commencé avec mes premières ventes en 2021, avec Randognon. L’idée de me lancer dans les jeux est arrivée quand j’ai fait mes études dans le Nord. La différence avec l’Ardèche était tellement ouf (notamment le ch’ti) que j’ai décidé d’en créer un jeu : Sauvons l’Ardichou. Le but ? Des p’tits jeux (« Citer en moins de 10s 3 objets jaunes ») et des questions de culture sur le Nord, la Belgique et l’Ardèche ; où il faut gagner 100 points pour faire retourner l’Ardichou (mon surnom dans le Nord) dans son Ardèche natale. Le tout avec beaucoup d’humour !


Benjamin Roucayrol dans un potager avec son jeu de société Bagarre !

Philibert : Qu’est-ce qui te motive dans la création de jeux ?


Benjamin : J’adore partir d’une feuille blanche, et me dire que j’ai toutes les possibilités. On peut créer un jeu sur n’importe quel thème, en y incluant de l’humour, des clins d’oeil, un poil de culture, etc. Donc, c’est carrément libre. Et ça, j’aime ! Et puis, au final, on a un objet que l’on peut ranger, collectionner, sortir pour jouer, etc.



Philibert : Comment se déroule la phase de création ? Est-ce que tu as un processus bien précis ?


Benjamin : Je n’ai aucun processus, tout se fait à l’instinct ! En général, les idées de jeux arrivent la nuit ou quand je randonne. Dans ce cas, je les note vite (dans mon petit cahier ou sur mon téléphone si je suis en rando !) et j’y retourne plus tard. Parfois, c’est un thème qui vient me guider : comme Randognon, où je voulais un jeu sur la randonnée. Parfois, c’est une mécanique : comme Bagarre ! où je voulais un jeu à rôles cachés ! Donc, je note toutes mes idées, et j’arrive assez rapidement à vouloir quelque chose de physique : des cartes, un plateau, etc. J’ai besoin de ça pour créer, avoir « du beau et du physique » ; je reste rarement une éternité sur papier (même si j’y retourne évidemment). Puis viennent les phases de test, qui sont pour moi le plus éprouvant et dur : ça dure longtemps, on fait face aux critiques, on revient sur des idées, on repart de zéro, etc. Mais c’est ultra-important ! Et ensuite, j’essaye de produire un beau proto, pour le faire tourner dans des assos, sur Instagram, etc. Je reprends les dernières critiques, et ensuite, je lance la prod si tout s’est bien passé !



Philibert : Tu conçois tes jeux, mais tu t’occupes également des illustrations, de l’édition et de la distribution. C’est important pour toi de garder la maîtrise de tes projets ludiques de A à Z ?


Benjamin : Exactement ! J’aime avoir la maîtrise du processus global, pour plusieurs raisons :


- Je suis quelqu’un d’extrêmement curieux, et donc, par exemple, avoir des connaissances en impression est hyper cool. Comprendre comment c’est fabriqué, etc.


- Je suis autonome et je vais à mon rythme ; personne pour ralentir mon projet ou vouloir aller trop vite.


- J’aime cette idée de gérer une entreprise dans son entièreté, on apprend énormément, car on se plante beaucoup (surtout moi).


Mais j’avoue, la partie que j’aime le moins est la distribution. Devoir vendre, faire de la pub, etc. C’est très énergivore, et un peu hors process créatif.



Philibert : Comment testes-tu tes jeux ?


Benjamin : Dans un premier temps, tout seul. Je joue plusieurs joueurs, juste pour tester la ligne directrice. Ensuite, je passe à mon cercle familial et amical, histoire de voir comment ça fonctionne et ce que ça dégage chez les autres. Puis, je passe aux assos, festivals et aux réseaux comme Instagram. Avec ces trois cercles, j’arrive à recueillir par mal d’avis !


Le jeu de société Cheval de Benjamin Roucayrol trônant devant le Palais Idéal du Facteur Cheval

Philibert : Côté fabrication, tu as des exigences élevées en termes écologiques ? Comment concilies-tu ton activité d’auteur et ta fibre écolo ?


Benjamin : Alors, oui, beaucoup au début. Là, j’avoue que par moment, je fais des impasses. Au début, je voulais vraiment éviter de produire en Chine. Favoriser une prod française ou tout du moins européenne. Chose faite avec Randognon et Bagarre !, où les jeux ont été produits en Espagne. Puis, je voulais éviter le plastique. Déballer tous les éléments emballés dans du plastoc, puis tout jeter, me faisait mal au cœur. Idem, réussi avec Randognon et Bagarre !. Puis, pour l’Oracle BABET et CHEVAL (qui va arriver début 2024), j’ai testé la Chine. Car, pour l’Oracle BABET, je n’avais pas assez de commandes, et produire en Espagne était impossible. Soit, je devais augmenter mon prix de vente, soit ma quantité à l’achat. Mais ne voulant pas étouffer les consommateurs et pas me retrouver à la rue avec un autre prêt sur le dos, j’ai revu mes exigences. Mais j’essaye toujours d’éviter au maximum le plastique, avec les contraintes de production qui vont avec...



Philibert : Tes jeux pourraient-ils voir le jour sans le financement participatif ?


Benjamin : Au début, j’aurais répondu que non. Maintenant, je vois que les campagnes n’apportent plus grand-chose à mes ventes. Peut-être que je m’y prends mal ! Mais aujourd’hui, j'arrive à avoir des commandes en amont des campagnes, grâce à de superbes partenaires ! Par exemple, Bagarre ! a été commandé à 300 exemplaires pour Gamm Vert. CHEVAL, lui, a déjà eu 500 commandes pour le Palais Idéal du Facteur Cheval ! Donc c’est hyper cool de trouver des partenaires en amont. Ça me permet de relâcher la pression sur les campagnes de financement !



Philibert : On décèle une certaine cohérence dans ta ludographie. Quelle est ta marque de fabrique ? Peux-tu nous donner trois mots qui qualifient le mieux tes jeux ?


Benjamin : Humour, colorés, décalés !



Philibert : Quel est ton plus gros succès ludique ?


Benjamin : J’ai un peu de mal avec le mot succès en toute franchise. Car quand je regarde à côté, les « vrais jeux », je ne trouve pas qu’il y ait un réel succès ! Randognon a été vendu à 1000 exemplaires, Bagarre ! on est sur du 600 environ. Mais, je dirai que CHEVAL m’a vraiment fait kiffer, car le voir bientôt à la boutique du Palais Idéal, c’est une vraie fierté !



Philibert : Quels sont tes futurs projets ludiques ?


Benjamin : Alors, j’attends de recevoir CHEVAL (février 2024), Sosisson (jeu d’apéro avec des sous-bocks) arrivera en fin d’année 2023. Pour l’année 2024, je ne sais pas encore les futures créations : peut-être une version mini de l’Oracle BABET, peut-être BABORD ou peut-être FORMIMABLE ! Je pense aussi me laisser le temps pour replancher à fond sur des jeux, car, là, depuis 2021, j’ai énormément bossé (Randognon V1, Bagarre, Randognon V2, Oracle BABET, Sosisson, un jeu SNCF, Cheval) et je ressens un peu la fatigue !


Le jeu de société L'Oracle Babet de Benjamin Roucayrol
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