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Interview Donjon & Procrastination : "Je ne nous vois pas dans l'ombre du géant Lorcana, mais plutôt sur son épaule, à profiter de sa lancée."

Interview Donjon & Procrastination
Le Philiboy Sébastien
Sébastien
Mis à jour le  13/11/2023
#article

Arrivé chez Philibert en août dernier, Donjon & Procrastination a connu un début remarqué dans le milieu fermé des jeux de cartes à collectionner. Le petit Poucet français se veut simple, accessible et sans prise de tête. Un atout de taille face aux mastodontes comme Magic, Pokémon ou Yu-Gi-Oh. Et avec son univers graphique coloré et tout en rondeur, le JCC gaulois a de sérieux atouts. À l'occasion de la sortie de la série 4, nous avons pu échanger avec les deux auteurs du jeu, Pomyad et Dice Club afin d'en savoir un peu plus sur cette belle aventure française.


Philibert : Bonjour Dice Club et Pomyad, pouvez-vous vous présenter et nous dire quel rôle vous avez joué dans Donjon & Procrastination ?


Pomyad : Hello, moi, c'est Pomyad (Romwald), je suis à l’origine de l’univers de Donjon & Procrastination. Globalement, je m’occupe de pas mal de choses sur le projet allant des illustrations (cartes, packaging, etc.) à la gestion de projet (emballage, marketing, envois, etc.).


Dice Club : Bonjour ! Moi, c'est Raphaël Bourez aka Dice Club sur internet. Je suis le game designer du jeu, donc pour tout ce qui va être règles, effets, valeurs des cartes… c'est moi qui m'en charge.



Philibert : Que faites-vous dans la vie quand vous ne travaillez pas sur D&P ?


Dice Club : En dehors de D&P, je suis Game Developer en maison d'édition depuis peu, auteur de jeux et je fais des vidéos sur les réseaux pour parler de jeux de société et le démocratiser.


Pomyad : Je travaille parfois comme dessinateur/designer pour les séries de dessin animé. Mais je tends à travailler un jour exclusivement sur Donjon & Procrastination et les projets qui s’y rapportent, pour enfin quitter le milieu de l’animation.



Philibert : Comment vous êtes-vous rencontrés ?


Pomyad : C’était lors de la Paris City Pop, une convention d’illustration qui a eu lieu en mai 2022. À l’époque, je vendais des illustrations dans mon style dont des petites cartes illustrées dans des boosters aléatoires. C'étaient en fait les cartes de la Série I actuelle, mais sans valeur, sans effet, sans jeu. La copine de Dice Club est passée sur mon stand et m’a demandé si c'était un jeu. Je lui ai répondu que non, mais que je cherchais un auteur pour développer un jeu avec, et elle est revenue avec Dice Club le lendemain. Raphaël a tout de suite été respectueux du projet et sur la même longueur d’onde, donc on a commencé à bosser ensemble et c’est toujours top !


Dice Club : On s'est rencontrés à un marché d'artistes, la Paris City Pop. Ma copine avait fait du repérage et m'a montré le soir des cartes de visite à collectionner dans des petits boosters en papier. Juste de belles illustrations sans jeu. On était tous les deux fans du style de Pomyad. Juste après, elle a ajouté "Et tu sais quoi ? Il aimerait bien utiliser ses cartes pour en faire un jeu. Ça te dit qu'on y retourne demain pour en parler et comme ça on lui rachète des boosters ?" On y est retournés, il n'y avait plus de boosters, mais on a échangé nos contacts. Sans ma copine, D&P n'aurait jamais existé.


Le stand de Pomyad au Paris City Pop

Philibert : Pouvez-vous nous raconter l’histoire de D&P. Quand et comment est née l’idée du jeu ?


Pomyad : J’ai toujours été passionné par le monde du jeu de société et du jouet, je suis joueur occasionnel et un peu collectionneur de jouets sur les bords (pas pour leur valeur, mais pour ce qu’ils dégagent dans leur esthétique). Après avoir créé l’univers de D&P, j’avais vraiment envie de le faire vivre dans un format de jeu, pour en faire quelque chose de réel.


Dice Club : Au début, on voulait faire un jeu de société plus costaud avec un aspect narratif comme le jeu de rôle. On y a réfléchi et, même s'il y avait des bonnes pistes, ça faisait pas mal de boulot. Comme Pomyad avait de nouvelles illustrations à sortir, son idée était donc de faire d'autres cartes en y ajoutant des valeurs de 1 à 20 pour en faire une bataille. Sauf que je n'aime pas la bataille. Je lui ai donc proposé d'ajouter un principe de deck et des types de cartes avec des forces et faiblesses et on a bossé ensemble pour trouver quelque chose qui nous plaisait.



Philibert : Pouvez-vous nous éclairer sur le nom (très cool) du jeu ?


Pomyad : Alors le nom vient d’un channel Discord que j’avais créé il y a longtemps. C’était un salon pour faire des parties de JDR textuel sur les heures de travail… D’où le "Procrastination". Ce nom est toujours resté dans ma tête et dans mes projets, donc quand j’ai commencé à créer un univers heroic-fantasy marrant, c’était forcément l’univers de Donjon & Procrastination !


Les cartes du jeu Donjon & Procrastination

Philibert : Pourquoi avoir choisi d’en faire un jeu de cartes à collectionner ?


Dice Club : On aurait pu faire un jeu à la Mindbug par exemple, mais le format TCG permettait à la fois d'ajouter une évolution régulière du jeu sans avoir besoin de refaire de grosses extensions. C’était beaucoup plus malléable pour nous de commencer par un TCG et ça demandait moins d’investissement logistique et technique par rapport à un format plateau (pion, plateau, boîte, etc.).


Pomyad : Ce format me permet aussi d’inclure plein d’idées et de design dans le projet. Dès que j’ai une idée d’illustration, je sais que je peux en faire une nouvelle carte ou une nouvelle extension. Et ça, c’est génial ! Et aussi, il faut bien se l’avouer, parce qu'on est tous les deux des fans de la collection et de l'ouverture de boosters ! C’est un peu un achievement pour les petits “nous” avec nos cartes Pokémon dans la cour de récré de créer aujourd’hui notre propre TCG !



Philibert : À qui s’adresse le jeu ? Est-ce qu’il y avait la volonté d’en faire une porte d’entrée pour l’univers des JCC ?


Dice Club : D&P s'adresse pour moi à ceux qui ont la flemme. Ceux qui n'ont pas le temps de construire des deck, de se faire une énorme collection de cartes ou de se farcir la compréhension de plein de règles compliquées et de mots-clés. L'idée était d'avoir un jeu qui demande très peu de préparation : j'ouvre, je mélange, je joue. Donc ce n'était pas pensé comme une initiation, mais c'est vrai que ça marche bien comme une porte d'entrée au JCC.


Pomyad : L’idée était de faire un jeu accessible que l’on peut sortir à la pause entre midi et deux avec les collègues. Un truc pas prise de tête où l’on peut se faire des petites parties tranquilles avec tout de même une mécanique d’effets et de deckbuilding. Personnellement, je n’ai, par exemple, jamais eu le courage de me lancer dans Magic du fait de son impressionnante panoplie d’effets et de mécaniques, il fallait donc que D&P soit un jeu que je puisse comprendre et auquel je puisse jouer !



Philibert : Quand on se lance dans un tel projet, est-ce qu’on pense forcément à Magic et Pokémon ?


Dice Club : Bien sûr ! Depuis l'arrivée de Yu-Gi-Oh en France, je n'ai pas vraiment lâché les JCC (en passant par Magic, Pokémon ou Lorcana) c'était donc normal d'y penser, mais surtout pour s'en affranchir. Je ne voulais pas que l'on retrouve les poncifs du mana ou du combat que l'on retrouve régulièrement dans ce genre de jeu, mais je voulais garder ce qui me faisait plaisir, par exemple l'aléatoire, les effets cool et les combos.


Pomyad : Impossible de ne pas y penser en effet, ce sont LES références omniprésentes du TCG. J’ai toujours été un grand fan de Pokémon. Petit, je collectionnais les cartes dans un classeur avec ma mère. De mon point de vue, Pokémon est la meilleure référence en design visuel et en développement d’univers, tous médias confondus. Je suis moins familier de Magic, mais j’adore toute la fantaisie qui s’en dégage. J’ai beaucoup regardé de documentaire sur Magic (notamment la vidéo de Alt-236) en travaillant sur les cartes D&P tant l’aura qui en émane est inspirante.



Philibert : D&P a un côté très “artisanal” (Le jeu est autoédité, made in France, en petits tirages, etc.) Pouvez-vous nous en dire plus sur la fabrication et le conditionnement du jeu ?


Pomyad : En effet, on est sur de l’autoédition avec une impression made in France. Étant donné que le projet est également autofinancé, il fallait commencer des commandes raisonnables pour ensuite réutiliser les bénéfices du jeu dans l’impression de nouvelles cartes et monter petit à petit ! Les cartes sont imprimées en région parisienne, puis c’est moi qui mélange les cartes, prépare les paquets et scelle les boosters. Au début, les boosters étaient pliés et scellés à la main par un sticker, mais on a dû s’adapter et désormais, ils sont soudés à la machine (mais toujours un par un à la main). Ma logique est d’avancer à notre rythme, étape par étape, on n'est pas là pour écouler des quantités astronomiques de paquets ! À noter, que les boosters sont toujours en papier, c’est un point que je voulais conserver coûte que coûte, afin d’éviter d’utiliser des emballages plastiques pour le jeu.


Pomyad en train de conditionner son jeu de cartes Donjon & Procrastination

Philibert : Pourquoi avoir choisi l’autoédition ?


Pomyad : Alors, il y a plusieurs raisons à ça. Tout d’abord, ce n’était pas vraiment un choix. J'ai lancé le projet comme un projet personnel pour le plaisir avec Dice Club, donc ce n’était pas un projet en vue d'être pitché à un éditeur. Ensuite, ça nous permettait d’avancer à notre rythme et de produire rapidement le jeu. Et surtout, je suis très content d’être autoédité, car on reste totalement maîtres du projet ! On fait les choses comme on l’entend, que ce soit sur le game design ou les illustrations. J’ai bossé sur beaucoup de projets dans ma carrière pro (dans l’animation) où les retours éditoriaux étouffent le projet et deviennent néfastes pour la création… Ici, on crée ce qu’il nous plaît, comme ça nous plaît, et on peut même y inclure des clins d’œil et des attentes de la communauté !



Philibert : Pouvez-vous nous en dire plus sur l’univers graphique du jeu ? Où avez-vous pioché l’inspiration ?


Pomyad : Graphiquement, c’est ma zone de confort. C'est le style que j’ai développé au fil des années et dans lequel je me fais plaisir. Le but du projet Donjon & Procrastination, c’est de s’amuser, donc il fallait que ça reste naturel à dessiner ! Il y a beaucoup d'inspirations qui ont évolué avec le temps. C’est un style qui s’est créé petit à petit depuis longtemps et qui trouve maintenant sa meilleure place dans Donjon & Procrastination. On ressent forcément l’influence Adventure Time, Dragon Quest et plusieurs refs de jeux indés. J’ai toujours admiré les designs de Pokémon et de pas mal d’anime. J’aime aussi m’entourer de références d’Heroic Fantasy vintage, les vieilles illustrations de DnD, des livres dont vous êtes le héros, l’encyclopédie de Magic the Gathering…



Philibert : Toutes les cartes existent en doré. Pourquoi avoir fait le choix de la dorure ?


Pomyad : Je préfère la dorure plutôt qu’un rendu qui serait par exemple holographique. Le jeu nous emmène dans un monde d’heroic fantasy très connoté médiéval, alors que les rendus holographiques reflètent un aspect plus moderne/technologique. La dorure colle parfaitement avec l’univers du jeu ! Imaginez-vous, vous êtes un enchanteur ou une enchanteresse en train d’ouvrir un coffre au fond d’une ruine perdue et d’y découvrir mille et un trésors dont une multitude de cartes magiques dorées. C’est le sentiment que je voulais retranscrire par le choix de la dorure, des cartes précieuses et enchantées qui seraient la récompense d’une quête.


Les cartes dorées du jeu de cartes Donjon & Procrastination

Philibert : D&P est sorti à peu près au même moment que Lorcana. Vous n’aviez pas peur d’être trop dans l’ombre de ce géant ?


Dice Club : D&P est sorti de manière plus large en même temps que Lorcana, mais je ne pense pas qu'il faille s'inquiéter de ça, notamment parce qu'on a fait un très bon lancement aussi sur Philibert. Lorcana se sert de sa licence et de son rayonnement pour amener de nouvelles personnes dans le JCC et qui sait, peut-être que demain ces joueurs se tourneront vers D&P. Je ne nous vois pas dans l'ombre du géant, mais plutôt sur son épaule, à profiter de sa lancée pour avancer aussi.



Philibert : Quelle est la plus grande difficulté sur ce projet ? Et comment l’avez-vous surmontée ?


Pomyad : Le développement de Donjon & Procrastination est assez fluide pour le moment, c'est un plaisir de travailler avec Dice Club et Tristan (notre imprimeur). Mais il y a une bonne quantité de choses à faire et toutes les possibilités de trucs cool à créer ! La difficulté pour moi a pû être de travailler sur le jeu en parallèle d’un taf pro. Ça demande beaucoup de temps passé après le boulot et de week-ends à bosser, mais le résultat est tellement satisfaisant.


Dice Club : Ma plus grande difficulté sur D&P était de gérer l'équilibre entre la simplicité et le plaisir d'associer des effets pour créer des combos. Je me suis donc limité dans la quantité de texte sur une carte pour faire simple tout en ajoutant ce principe d'archétype qui permet de créer de chouettes synergies.



Philibert : Comment voyez-vous le futur du jeu ?


Dice Club : On a plein d'idées en tête, j'ai notamment pas mal testé une version JDR qui utilise les cartes comme moteur à scénarios. Mais pour moi, l'évolution de D&P se fait sur le même mot d'ordre : on se fait plaisir tout en essayant de développer les idées qui nous font kiffer.


Pomyad : Exactement, il y a encore plein de choses à créer autour de cet univers ! On va forcément sortir de nouvelles séries de cartes, on a déjà quelques listes qui attendent d’être illustrées. Comme l’a dit Dice Club, on commence à plancher sur un JDR avec une idée très cool qui viendra avec… On va aussi commencer à organiser des tournois pour que la communauté se rencontre et puisse nous rencontrer dans une bonne ambiance de jeu. Je ne nous mets aucune barrière, j’ai envie de continuer à faire ce projet qui nous fait kiffer et que ça se ressente !


Pour en savoir plus sur le jeu Donjon & Procrastination :

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