Suburbia

SUBURBIA propose un casse-tête redoutable où chaque joueur tente de créer sa petite ville de manière la plus harmonieuse possible. L’harmonie s’avère extrêmement subjective dans le jeu puisqu’un joueur peut tout à fait gagner avec une zone industrielle gigantesque, trois aéroports et aucun service public. Cette souplesse d’esprit est véritablement plaisante et tout à fait paradoxale avec le côté très carré de la mécanique. En effet, SUBURBIA parvient à conjuguer un fort sentiment de liberté tout en étant très restructeur, et dans les règles et dans les choix à opérer. Un tour de jeu consiste à prendre une tuile, la poser dans sa ville, à en récupérer les bénéfices ou les malus et à recevoir son salaire et sa réputation. C’est clair, net et précis. On se croirait presque en train de faire une dictée au premier rang. Il n’y a pas un cheveu qui dépasse, rien, pas une action optionnelle ou un truc qui traîne. C’est comme ça et pas autrement. Le choix se limite donc, en résumé, à quelques tuiles et à un emplacement de destination. Oui, mais le résultat est tout autre. On se rend compte que pas un seul participant n’est parti sur les mêmes options, sur le même plan d’urbanisation. Le jeu est en fin de compte bien plus libre que son côté scolaire veut bien nous faire croire. Pourtant, l’argent est le nerf des réalisations. Et l’achat des tuiles est conditionné par notre richesse ou notre pauvreté. On retourne donc dans l’autre camp, celui des choix limités ou contraints. Ainsi, SUBURBIA est un exercice de funambulisme spectaculaire entre privation et liberté. Un point m’a particulièrement plu, c’est la cohérence totale des bâtiments construits et des capacités qu’ils octroient ou des malus qu’ils engendrent. Une déchetterie fera baisser le niveau de population quand des bureaux administratifs produiront de la richesse. Tout est très thématique et bien pensé, ce qui rend les règles et les effets de tuiles plus facilement compréhensibles. Et des effets, il y en a partout et tout le temps, même quand ce n’est pas votre tour de jeu. Ça, c’est chouette aussi. Mais, la pose de chaque tuile réclame de l’attention et de la méthode pour ne rien oublier. L’écriture minuscule des effets n’aide pas à y voir très clair, mais les quelques erreurs de débutants se solutionnent après quelques parties. SUBURBIA est un très grand jeu de tuiles et de développement. Il propose un opportunisme tactique d’une efficacité remarquable. C’est un gigantesque oui pour cette nouvelle édition d’un « vieux jeu » dont la mécanique n’a pas pris une ride.

J'ai souvent été impressionné par les jeux SIMCITY. Être maire, commencer par une toute petite ville et la faire devenir grande mégalopole internationale!
Figurez-vous que Suburbia s'en rapproche!

Le but de chaque joueur sera de faire grandir sa cité avec des logements, des services, des industries, etc... afin d'augmenter sa réputation et la démographie.

Au début de son tour, le joueur actif sélectionne une tuile parmi celles disponibles en s'acquittant de son coût puis la place dans sa ville et vérifie si cela déclenche des effets, comme acquérir de l'argent ou de la réputation ou encore des habitants.
Ensuite il gagne ses revenus et c'est au joueur suivant.

Plus le jeu avance et plus des bâtiments intéressants entrent en jeu. Le jeu est sans cesse tendu. Car plus on augmente la population, plus on fait diminuer la réputation. Il faut bien anticiper et surtout maintenir un équilibre dans ses statistiques.

Des objectifs de fin de partie ne sont pas à négliger car il peuvent rapporter gros et faire la différence.
Et n'oublions pas l'argent! Si vous en cumuler beaucoup, eux aussi vous rapporteront pas mal de points!
Le joueur gagnant est celui qui aura le maximum de population dans sa ville.

Le jeu est assez simple dans la mécanique mais beaucoup plus complexe dans la stratégie. Quand on commence à bien le maîtriser on peut maximiser les gains de nos placements de tuiles. Et c’est là que le jeu devient intéressant ! ????

Et ce qui fait très plaisir aussi, les inserts de rangement dans la boîte!! ????(derniers photos)

Serez-vous le maire idéal pour vos administrés?

Bâtir sa ville ! Qui n’a pas passé des heures devant Sim City, série iconique de jeux vidéo, à construire sa ville ? Le premier Sim City est sorti en 1989, le dernier en 2014. (Re)Tentez l’aventure mais en jeu de plateau avec Suburbia qui revient dans une nouvelle édition !

L’avis du Meeple Reporter

Suburbia est un jeu de pose de tuiles qui profite d’une jolie mise en beauté ! La mécanique n’a pas pris de ride depuis sa 1ere sortie et fonctionne parfaitement. Lucky Duck Games a vu « grand » avec l’ajout d’un insert très pratique !

Suburbia doit se jauger à double niveau : la construction de sa ville et la construction de sa ville par rapport aux autres joueurs. Tout d’abord, Suburbia est un vrai casse-tête : quelle tuile acquérir ? où la placer ? comment en tirer le meilleur bénéfice ? comment réduire les malus ? Autant de questions qui iront crescendo plus la partie avancera, tant les possibilités seront de plus en plus nombreuses. Les débuts de partie sont « plus » simples que les fins de partie, chose qui ne déplait pas pour apprendre et monter en puissance. La fin de partie arrivant rapidement (en 60 min environ), il faudra faire des choix. De plus, certaines tuiles sont très chères à acquérir (mais avec de jolis effets) : il faudra gérer correctement sa trésorerie pour disposer des ressources au bon moment (la maison ne fait pas crédit !). Une des clés de la victoire reposera aussi sur une gestion équilibrée : augmenter régulièrement ses revenus et sa réputation sera un élément clé. Pour autant, certaines tuiles bénéficient à l’un au détriment de l’autre (les décharges ou tuiles industrielles sont utiles pour gagner de l’argent mais pas pour la réputation !). C’est alors que le placement devient primordial (évitez de placer une décharge à côté d’un quartier résidentiel …) quand vous aurez le choix ! Ne devient pas bâtisseur qui veut !

Il aurait été facile (ou plus facile) de s’arrêter à ce 1er niveau de jeu et de faire un jeu sans interaction, chaque joueur récupérant des tuiles au fur et à mesure pour bâtir sa ville, le joueur avec le plus d’habitants en fin de partie remportant la victoire. Un des grands intérêts du titre réside dans les interactions entre joueurs. Tout d’abord, le choix de sa tuile permet de contrecarrer les intentions de ses adversaires. Le choix pourra être fait en toute connaissance, surtout quand il s’agira de défausser une tuile sans l’acquérir… Ensuite, et de façon très maline, les tuiles peuvent avoir des effets entre les villes. Il faudra donc être vigilant aussi bien aux tuiles acquises par les autres joueurs pouvant déclencher d’éventuel effet dans sa propre ville, mais aussi aux tuiles du marché pour ne pas laisser des tuiles trop favorables à ses adversaires (ou au contraire, selon la trésorerie disponible, anticiper sur les choix futurs des adversaires). Personne ne joue se son côté !

Suburbia se révèle être un jeu très fluide (les tours s’enchainent) et très accessible (les règles tiennent en quelques pages). Sa profondeur se découvre en jouant tant chaque partie est différente et les possibilités de « combo » vastes. Une pointe d’anticipation avec un soupçon de chance sur les tuiles tirées permettra de réaliser des effets en cascade, mais attention à ne pas grandir trop vite sans bâtir de solide revenu.

Dans cette nouvelle édition, des inserts de la marque Game Trayz sont présents, offrant confort de rangement et une mise en place facilitée. La place des extensions est déjà prévue !

Suburbia a un petit goût de Sim City, le côté physique en plus. Très abordable et rapide, les parties donnent une envie d’y retourner pour améliorer son talent de bâtisseur. A noter la présence d’un mode solo pour s’entrainer très rapidement (entre 30 et 40 minute), de quoi ravir les bâtisseurs solitaires ! Une très jolie ré-édition qui n’a rien perdu de son intérêt en 2023, à découvrir pour tous les amateurs de casse-tête/combo/gestion/pose de tuiles avec une pincée d’interactions bienvenues ! Une jolie réussite !

--> Présentation complète : https://aumeeplereporter.fr/2023/01/02/suburbia/