Au cœur des steppes mystérieuses d’Altay, quatre peuples fusionnent magie, nature et technologie depuis des siècles… jusqu’à l’arrivée des colons, porteurs de nouvelles armes, de savoirs inédits et d’ambitions rivales. C’est le choc des civilisations.
Dans ce jeu tu incarnes le chef d’un de ces peuples, et tu devras choisir ta voie : te moderniser ou rester fidèle aux traditions, bâtir ou conquérir, défendre ou attaquer.
Et pour ça, ton arme principale sera ton deck de cartes.
Le cœur du gameplay : deck-building et plateau
Chaque joueur commence avec un deck asymétrique, spécifique à sa faction. Ce petit décalage suffit à orienter tes premières parties, et donne tout de suite envie d’essayer plusieurs styles de jeu.
À ton tour, tu joues tes cartes pour :
produire des ressources (pierre, métal, bois, connaissances),
construire de nouvelles colonies ou monuments,
étendre ton contrôle sur le plateau,
ou encore compléter des Progrès qui personnalisent ton moteur de jeu.
L’équilibre entre développement de ton deck et projection sur le terrain est permanent. Tu joues à la fois ton moteur de cartes et ton ancrage territorial.
Colonies et système de combat limpide
Les colonies sont la clé du jeu. Tu les poses :
pour contrôler un territoire stratégique (ressources, points de victoire),
pour préparer une attaque sur une zone voisine,
ou pour valider un Progrès, qui te donnera immédiatement un nouvel effet (engine building), tout en libérant une nouvelle colonie pour le plateau et en t’ouvrant la porte vers des Progrès encore plus puissants.
Et attention, c’est aussi une course à la victoire : dès qu’un joueur a posé toutes ses colonies, la partie s’arrête.
Le système d’affrontement est quant à lui d’une simplicité redoutable :
Pour attaquer, tu additionnes les icônes Attaque de tes cartes + les colonies de ta zone de départ.
Pour défendre, même chose mais avec les icônes Bouclier.
Pas de dés, pas de hasard : uniquement de la gestion et du calcul. Fluide, clair, sans perte de rythme.
Les Progrès : moteur, PV et options stratégiques
Les Progrès sont l’autre grande force d’Altay. Chacun que tu complètes te donne :
une capacité permanente qui renforce ton moteur de jeu,
des points de victoire en fin de partie,
la mobilisation d’une colonie supplémentaire sur le terrain,
et souvent un enchaînement vers un Progrès plus puissant.
C’est ce qui donne cette sensation grisante d’évolution et de montée en puissance, exactement comme dans un jeu de civilisation… mais en plus fluide et resserré.
Un matériel qui claque
Gigamic a fait très fort côté production :
Les illustrations, style fresque aux inspirations celtiques, sont magnifiques et donnent une vraie identité au jeu.
Le thermoformage est ultra pratique, tout se range et se sort en un clin d’œil.
Et surtout la map, sans grosses lignes de frontière : elle paraît naturelle, vivante, comme une vraie terre à conquérir, et pas une grille artificielle.
Résultat : un jeu qui donne envie d’être posé et joué immédiatement. Le fameux effet « Wahou » dans sa quintessence.
Pourquoi ça marche (presque) parfaitement
- Un mix grisant : deck-building + expansion territoriale + moteur de Progrès.
- Une tension constante avec la course aux colonies.
- Un système de combat clair, rapide et sans hasard.
- Des factions asymétriques qui renouvellent l’expérience.
- Des parties soutenues mais fluides, qui montent en puissance.
- Un matériel somptueux et immersif.
- Le bémol : à 2 joueurs, ça manque de sel. La carte réduite limite les coups tordus et les rebondissements. À 3 ou 4, par contre, c’est explosif : coups bas, surprises, renversements de situation… bref, tout ce que j’aime.
❤️❤️❤️❤️❤️
Altay réussit à marier deck-building, conquête et progression de civilisation avec une belle fluidité. Les mécaniques s’imbriquent naturellement, et la tension monte au fil de la course aux Colonies et aux Progrès. On sent qu’on tient là un jeu riche et généreux, pensé pour des parties soutenues et stratégiques. Tout n’est pas parfait pour autant: à deux joueurs, l’expérience perd un peu de saveur, et la dynamique de conquête est moins palpitante. Mais dès 3 joueurs, la magie opère et le jeu révèle toute sa profondeur. Un excellent titre, solide et enthousiasmant, qui mérite largement mes éloges.