Iello, et Kosmos, dont c’est la traduction, se lancent dans une nouvelle gamme. Après les fameux Exit, ces Escape Games dits de salon, ils nous proposent un nouveau format d’aventures, de jeux narratifs avec ces Adventure Games.
Petites boîtes, petite narration, quelques énigmes pour avancer, ce Adventure Games – Monochrome & Cie est la première d’une série qui en compte, pour l’instant, deux déjà, avec Le Donjon, sorti pratiquement en même temps.
Le principe : quelques pions personnages, pour indiquer leur emplacement choisi, des cartes lieux et énigmes, et un petit carnet à paragraphes pour placer la narration.
Le pitch « Il y a des trucs pas nets dans une boîte pharmaceutique. Infiltrez-vous pour en savoir plus ».
Si ces Adventures Games présentent certaines similitudes avec les Escape Games de salon, on est plutôt ici dans une sorte de point n’click de nos jeux vidéo vintage. Vous explorez des pièces, vous vous saisissez d’objets, les combinez et les utilisez, vous interagissez avec des personnages.
Le jeu, l’aventure, le scénario se découpe en trois chapitres, qui possède chacun son objectif spécifique. Chaque partie dure entre 60 à 90 minutes quand même. Donc comptez bien un grand minimum de 3h pour finir le jeu, la boîte. Oui, car comme Exit et toute la flopée du genre, on a bien affaire ici à un jeu-kleenex.
Une fois les 3-5h écoulées, le jeu ne peut plus être rejoué. Alors oui, certes, peut-être, on pourrait y rejouer pour obtenir une autre fin, c’est aussi possible, mais soyons honnêtes, qui se referait 3-5h du même jeu avec les mêmes énigmes et éléments pour débloquer une autre fin ? Vous ? Pas moi. Mais au vu de son prix, très doux, moins de 20 euros, comparé à un film au cinoche (quand ils étaient encore ouverts…), 3-5h de jeu, c’est tout à fait correct !
La mécanique de base repose sur le carnet et les paragraphes à lire. Chaque fois que vous explorez une nouvelle pièce, vous lisez le paragraphe correspondant. Les objets et caractéristiques de ces pièces ont des nombres à 3 chiffres. Vous utilisez vos actions pour interagir avec celles-ci en lisant à nouveau le paragraphe correspondant dans le livre. Les articles ont des nombres à 2 chiffres. Combinez-en, et bim, un nouveau paragraphe.
Chaque personne à la table contrôle un personnage. À votre tour, vous pouvez échanger des objets avec les autres qui se trouvent au même endroit, puis vous pouvez vous déplacez et effectuer une action.
Le jeu propose également une petite subtilité, un système d’alarme. Oui, parce que vous êtes en train de vous infiltrer, quand même. Effectuez certaines actions et vous déclenchez une alarme. Et déclenchez-en trop souvent, et là, c’est le drame ! Des trucs, des bidules pas très jojo vous arriveront et auront un impact sur la narration.
Adventures Games a les défauts de ses qualités. Je m’explique. On se trouve ici face à un micro-jeu narratif. Quelques cartes, quelques paragraphes, et c’est tout. C’est peu. C’est bien, mais c’est peu. L’avantage, c’est que le tout tient dans un petit format, dense, compact. L’inconvénient, c’est que le tout est, parfois, un peu trop léger : l’écriture est parfois bancale, minimaliste, on n’est clairement pas dans un vrai polar haletant littéraire, écrit par un ou une autrice expérimentée, et les énigmes sont parfois, comment dire… bâclées.
Alors comprenez-moi bien, le jeu est bien, il se laisse jouer, mais ne vous attendez pas à vivre une aventure, une enquête épique.
Avec le gros danger, inhérent aux jeux à paragraphes, c’est de tomber, de lire, par inadvertance un paragraphe avant, après, et d’avoir des infos sur le jeu. Sur ce qui pourrait, sur ce qui va se passer après. De quoi déflorer et fausser le jeu.
Au final, on a un bon jeu, qui manque peut-être de tension, de passion. Mais un bon jeu toutefois, surtout si vous aimez les jeux narratifs du genre !