Il y a des jeux qui marquent par leur univers, d’autres par leur gameplay, et puis il y a ceux qui font tout : Kingdoms Forlorn fait clairement partie de cette catégorie. Dès l’ouverture de la boîte, on comprend qu’on n’est pas face à un simple jeu de plateau, mais à une véritable aventure.
Ce projet est né d’un financement participatif titanesque, et ça se ressent dans chaque composant. La promesse de départ ? Créer un monde sombre, désespéré, où chaque expédition est un pari sur la survie et la gloire. Et franchement, la promesse est tenue.
Le jeu propose une expérience solo ultra-immersive, mais aussi coopérative jusqu’à cinq joueurs. On peut donc vivre cette aventure en solitaire ou la partager, sans jamais perdre l’intensité narrative. Chaque personnage a son propre arc, sa propre histoire, et on sent une vraie profondeur dans l’écriture.
Le contenu matériel est tout simplement colossal : des figurines spectaculaires, des centaines de cartes, des tuiles, des éléments de plateau, des livrets, des journaux d’aventure… On ne sait littéralement plus où donner de la tête ! Mais contrairement à beaucoup de gros jeux, ici tout est pensé. Et quand je dis tout, c’est vraiment tout : il y a des inserts prévus pour ranger chaque élément, chaque figurine, chaque deck. Un vrai bonheur pour ceux qui, comme moi, aiment quand un monstre ludique reste bien organisé.
Visuellement, c’est une claque ! L’univers graphique est magnifique : mélange de dark fantasy et de désolation médiévale, avec une direction artistique cohérente et inspirée. On ressent une atmosphère oppressante, presque mélancolique, qui colle parfaitement au thème des royaumes déchus et des héros brisés.
Côté gameplay, Kingdoms Forlorn propose un système exigeant, parfois touffu, mais toujours passionnant. Les combats sont tactiques, l’exploration est pleine de tension, et les choix ont de vraies conséquences. On est constamment sur le fil entre la victoire héroïque et la débâcle totale. C’est un jeu qui ne pardonne pas, mais qui récompense les joueurs attentifs et persévérants.
Ce que j’apprécie particulièrement, c’est cette sensation de progression narrative : chaque partie fait avancer l’histoire, et chaque personnage évolue selon ses décisions, ses blessures, ses échecs. C’est un jeu où on écrit littéralement sa propre légende.
Le seul vrai bémol à l’heure actuelle, c’est que le jeu est disponible uniquement en anglais. Et vu la densité du texte, mieux vaut être à l’aise avec la langue pour profiter pleinement de l’expérience. Espérons qu’une localisation française voie le jour, car ce serait un gâchis de passer à côté pour une question de langue.
En résumé : Kingdoms Forlorn est énorme, dingue, démesuré, et totalement passionnant. C’est un jeu qui prend de la place, du temps et de l’énergie, mais qui rend au centuple ce qu’on lui donne. Un vrai coup de cœur pour moi, à la hauteur de mes attentes les plus folles.
Si vous cherchez une aventure complète, exigeante et magnifiquement produite, jouable en solo ou en coop, avec un matériel irréprochable et une immersion totale, foncez. Ce n’est pas un jeu qu’on sort à la légère, mais c’est une expérience qu’on n’oublie pas.
Bref, Kingdoms Forlorn: Dragons, Devils and Kings : un bijou issu du participatif, un monstre ludique assumé, et probablement l’un des jeux les plus ambitieux de ces dernières années.