Meeples In Love

5/5

Discordia

Avis : Dans Discordia, direction la vallée du Rhin en 49 av. J.C. : l’empire romain est à son apogée et les villes en bordure du fleuve sont de vastes colonies qui doivent repousser les incursions barbares tout en se développant elles-mêmes. En tant que gouverneur, vous recrutez des marins (meeples bleus), des soldats (meeples rouges), des marchands (meeples blancs) et des fermiers (meeples jaunes) qui seront fort utiles pour atteindre votre objectif de développement. Dans 4 ans, l’impératrice Agrippine et son fils, le futur Néron, viendront inspecter votre colonie, alors pour vous couvrir de gloire, c’est maintenant qu’il faut tout donner ! Pour gagner, vous devrez vider intégralement votre réserve d’ouvriers. Soit vous le faites avant les 4 ans et dans ce cas, la partie est immédiatement remportée. Sinon, le joueur qui aura le - d’ouvriers dans sa réserve une fois les 4 ans révolus, sera le gagnant. C’est donc une course à la défausse mais avec des meeples ! Une partie est donc divisée en 4 années (ou moins), elles-mêmes divisées en 5 saisons (eh oui il y a les saturnales !). Le maximus (comprenez le 1er joueur), lance trois dés et les place sur les valeurs correspondantes du plateau joueur puis il choisit un dé qu’il pose sur son plateau joueur pour l’utiliser - les autres joueurs, eux, ne peuvent se servir que des dés restants sur le plateau central mais sans les prendre A votre tour, il sera possible d’effectuer une action principale (construire un bâtiment, déployer des ouvriers, etc.) et, éventuellement, une action secondaire, tout cela, dans l’ordre que vous désirez. Entre chaque tour, le bateau avance, marquant le passage du temps…A la fin d’une année, les barbares tentent des incursions et la période de recrutement commence… Le matériel est d’excellente qualité : beaucoup de meeples, des plateaux double-couche, des tuiles bien épaisses, un sac en tissu, un thermoformage pour tout bien ranger Comment passer à côté de cette cover, représentant Agrippine surplombant la vallée du Rhin et tenant par la main le petit Néron (qui lance lui aussi trois dés, jolie mise en abîme) ? A l’intérieur, les illustrations, destinées à être plus fonctionnelles, font le job et avec des pictos bien clairs. Testé à 2, le jeu est très fluide. Les tours passent très vite. L’interaction s’amorce dès le départ, quand votre adversaire choisit et prend pour lui seul LE dé qu’il vous fallait ! Grincement de dents garantis ! Non seulement il faudra choisir le dé qui arrangera vos affaires (si possible en provoquant une action secondaire bien utile) mais il faudra AUSSI ne pas négliger les pistes qui permettent d’améliorer votre cité, compléter des décrets, construire des tours militaires/commerciales sans oublier aussi d’avancer sur votre aqueduc afin de prendre - de meeples à la fin d’une année. Une grande densité d’actions à faire, de stratégies à développer, de combos à déclencher en un laps de temps limité, tout en sachant que plus on avance, plus votre adversaire peut vous prendre de court à tout moment en posant le reste de ses meeples. On scrute la réserve de son adversaire, on râle parce qu’il vous a pris LE dé dont vous aviez besoin, on cherche à optimiser au mieux le placement de ses meeples tout en montant sur une piste et pendant ce temps-là, ce fichu bateau avance ! Bref, on ne s’ennuie pas dans ce jeu indéniablement nouveau d’un point de vue mécanique. Une jolie découverte, très rafraîchissante et inédite.

5/5

Starship Captains

Avis : STARSHIP CAPTAINS  est un eurogame dans lequel vous incarnez le capitaine d’un croiseur stellaire. Oui ! Encore un thème spatial mais que voulez-vous ! à croire que nous ne sommes pas encore complètement blasés et puis, il faut dire que ce jeu est particulièrement abouti. Vous aurez 4 manches et pas une de + pour gérer votre équipage composé de Cadets (figurines grises) et d’Enseignes (figurines bleues, rouges ou jaunes) Vous devrez accomplir de périlleuses missions, développer votre vaisseau avec des cartes Technologies, promouvoir votre équipage, combattre les pirates, déplacer votre vaisseau ou encore réparer les dégâts Votre croiseur stellaire sera matérialisé par un vaisseau en 3D qui se déplacera sur le board central et par votre plateau de jeu personnel très original puisque composé principalement de 2 chambres, l’une contenant le personnel disponible, l’autre contenant le personnel “utilisé” Les tours de jeu sont très intuitifs : - activer une salle du vaisseau en utilisant un membre du personnel de la bonne couleur (une figurine rouge pour activer la passerelle, une salle rouge, qui permet de déplacer le vaisseau) ou en combinant des artéfacts OU - accomplir une mission (toujours en utilisant le personnel adéquat) OU - passer votre tour pour préparer la manche suivante Au bout des 4 manches, faites le compte des PV que vous aurez cumulés notamment en réalisant des missions, en avançant sur les pistes etc. Celui qui a le + haut score gagne la partie. - Nous avons beaucoup apprécié la combinaison de mécanismes, parfaitement huilées entre elles : pouvoir déplacer son vaisseau sur le plateau central, avoir à gérer des ressources (médailles, artefacts) faire en sorte de réparer les dégâts, valider des missions, upgrader votre vaisseau ou votre équipage, tout cela se fera très intuitivement au bout de quelques tours. - Faire des actions vous demandera une certaine programmation car vous disposez d’ouvriers de différentes couleurs (des cadets en gris, des enseignes bleus, rouge, jaunes) ayant chacun une salle attitrée (rouge pour piloter ou mener des missions par exemple) - lorsque vous choisissez de faire une action il fera activer la salle adéquate en utilisant l’ouvrier de la couleur correspondante. - La mécanique de placement d’ouvriers est très originale, les ouvriers restent sur votre plateau personnel, ils changent juste de chambre et attendent bien sagement d’être libérés au bout de la manche suivante. - La quantité de choses à faire en un temps si court (4 manches) impliquera d’optimiser chacune de vos actions. De même, grappiller des PV et des bonus sur les pistes Faction sera très satisfaisant. - Les règles sont bourrées de touches humoristiques que j’ai beaucoup aimées ! A la fin de la partie, vous totaliserez un nombre de PV qui correspond à un épilogue très drôle, prenez le temps de le lire ! Une fois les nombreux pictos assimilés (il y a une aide de jeu très bien faite) vous serez face à un jeu riche en opportunités stratégiques, très accessible tout en étant très dense.

5/5

Shogun No Katana

Avis : Très attendu ici depuis que nous avions vu le proto, Shogun No Katana est un jeu de gestion stratégique qui se passe dans l’atmosphère délicieusement mystérieuse du Japon féodal où vous allez réaliser des katanas Dignes d’être des chefs-d'œuvre, ces armes redoutables, maniées avec dextérité, ont renversé des familles nobles et puissantes, décidant ainsi du destin de régions entières. Et dire que derrière, se cachaient des maîtres forgerons, gardiens d’une technique et d’une tradition millénaires… c’est eux que vous allez incarner dans ce très joli jeu. A la tête d’une forge, aidé par quelques ouvriers (4 au départ puis 3 supplémentaires à condition de les déclencher) et par les membres de votre famille qui attendent bien sagement dans votre washitsu vous devrez récolter le plus de PV à la fin des 4 tours pour gagner. Vos ouvriers (de très belles figurines) iront à différents endroits du plateau central pour : - sélectionner des commandes de katanas (en prenant une carte bonus au passage) - collecter des ressources au marché (encore une carte bonus en passant) - réaliser de magnifiques décorations (et avoir un peu d’argent) Il sera aussi possible d’envoyer des membres de votre famille pour quémander des faveurs auprès du Shogun ou d’employer un moine au temple (moyennant finances) A cela s’ajoute de la gestion de ressources : de l’argent, du bois, de l'acier, du galuchat et de laque, ces 4 matériaux pouvant être upgradés pour gagner de l’argent et aussi des PV. MAIS ce n’est pas tout car le cœur du jeu c’est votre FORGE et c’est là que réside tout le sel de ce très beau jeu qui propose une mécanique originale, prometteuse de grincement de dents mais ô combien satisfaisante quand elle est maîtrisée ! En effet, vos katanas seront en préparation sur un plateau personnel qui symbolise votre forge sous forme d’une sorte de grille avec différents ateliers (travail du métal, du cuir, du bois, laquage) Une fois que vous aurez sélectionné votre commande et que vous aurez touché de l’argent à l’avance (très utile parfois), placez votre katana tout à gauche de votre forge en fonction des matériaux demandés. Pour réaliser votre katana : Activez une rangée ou une colonne avec un ouvrier Ajoutez un matériau de votre stock sur la tuile qui glisse ainsi d’un atelier à un autre jusqu’à son achèvement final L’optimisation et la planification de votre forge seront donc de mise ! Il faudra vraiment tout coordonner pour que cela roule parfaitement sans que les tuiles ne se gênent mutuellement. Le Graal ? être assez efficace pour réaliser un katana pour le shogun mais cela demande vraiment quelques parties pour y parvenir. Enfin : -la beauté et la qualité du jeu : magnifiques illustrations et de très belles figurines. -sentiment de montée en puissance de parties en parties : c’est vraiment chaud au début puis on devient meilleur -tension : seulement 4 tours avec 4 ouvriers mais la possibilité d’en débloquer d’autres ou d’utiliser des moines du temple qui offrent des actions bonus -une interaction légère mais la possibilité de faire parfois une action en même temps que votre adversaire -des cartes pour déclencher des actions bonus ou encore gagner des ressources -un mode solo que vous pourrez jouer sous forme d’une campagne en 14 chapitres. Nous ne sommes vraiment pas déçus par ce jeu que nous attendions avec impatience ! La montée en puissance qu’il requiert, sa beauté, sa mécanique originale de forge font de lui une très jolie surprise ludique.

5/5

Voyageurs du Tigre du Sud

Avis : Une trilogie de plus qui s’amorce chez Garphill Games ! Après le Nord et l’Ouest, voici qu’arrive la trilogie du Sud avec son premier opus VOYAGEURS. Cette fois-ci, direction Bagdad au 9ème siècle sous le règne des Abbasside où vous incarnez des explorateurs chargés de cartographier les terres, les cours d’eau et la voûte céleste pour gagner en marquant des PV Ici on adore tout ce qui sort de ce trio mythique ! Mais je crois bien que l’on tient un chouchou susceptible de détrôner les autres … Je ne m’étends guère sur la DA, reconnaissable entre toutes, toujours aussi belle à mon sens, et sur le matériel, foisonnant et de qualité (avec un thermoformage pour tout bien ranger) Votre tour de jeu sera aussi fluide que simple : une seule action par tour de jeu — placer l’1 de vos dés sur un emplacement adéquat / poser l’1 de vos ouvriers sur une carte autour du plateau / vous reposez pour récupérer vos dés Une partie se déroule en une alternance de tours de jeu qui prendra fin lorsqu’un joueur aura atteint l’1 des 5 emplacements de la piste Journal, au coeur du plateau central Parmi les nombreuses originalités proposés par le jeu, la piste centrale (Journal) entourée d’emplacements auxquels seront liés plusieurs types de cartes (Terre, Villageois, Eau, Espace, Inspiration) Sachez que jouer à VOYAGEURS c’est prendre le temps de savourer délicieusement exigeant avec moultes mécaniques : - du placement de dés et de la pose d’ouvriers - de la collection de cartes (pour avoir bcp de PV en fin de partie en fonction des pictos) - de la validation d’objectifs sur la piste Journal avec en prime un p’tit effet rush - de l'optimisation pour vos cartes mais aussi pour votre caravane qui sera upgradée avec de la pose de tuiles - de la majorité dans les Guildes avec des pions Influence à poser (ces pions peuvent aussi offrir des avantages spécifiques quand on les utilise - dilemme) - une touche d’interaction indirecte - de la construction de moteur bien sympa Oui ces mécaniques sont classiques mais astucieusement combinées entre elles, elles donnent un jeu très profond, demandeur d’une bonne dose d’anticipation : - placer un dé se fait soit sur un emplacement vide de votre plateau joueur, soit sur une carte acquise possédant aussi un emplacement spécifique. -mais beaucoup de ces emplacements nécessitent un pré-requis, comme posséder un ou plusieurs Biens (chameau, bateau, etc.) -or ces biens sont associés à une valeur des dés indiquée par votre caravane, une grille de votre plateau personnel qui peut être upgradée avec des tuiles. -acheter des tuiles pour votre caravane afin d’utiliser vos dés est donc conseillé, d’autant plus que vous pourrez toucher des bonus. Encore ? -certains emplacements d’actions liés aux cartes nécessitent d’employer une couleur d'ouvrier spécifique. -seul l’ouvrier vert peut se poser partout. -or pour l’obtenir, il faut être le premier à arriver sur un emplacement spécifique de la piste Journal centrale (et donc avoir validé les objectifs pour avancer) Vous voyez à quel point les mécaniques sont imbriquées entre elles de manière très intime, ce qui demande une bonne dose de planification. J’ignore ce que va donner la suite de la trilogie mais c’est vraiment prometteur ! Voyageurs s’annonce déjà comme notre chouchou, sera-t-il détrôné ?

5/5

Mech a Dream

Avis : Mech a dream, c’est : - un thème mi-onirique, mi-futuriste (avec un clin d’oeil aux romans de P. K. Dick) – Vous êtes en 2143, robots et humains se rendent service mutuellement. Ces derniers, tristes de constater que les robots ne peuvent rêver, décident de démarrer la construction de machine à rêves pour les satisfaire. - un objectif précis – 7 jours pour construire des machines à rêves pour robot, chaque journée étant défini par du travail de jour (matin, après-midi, soir) mais aussi par du travail de nuit - pour gagner il faudra avoir marqué le + de PV - une mécanique de placement d’ouvriers avec de la construction de moteur et aussi de la gestion de ressources – fleur électrique, encre magique mais aussi le temps qui est perçu ici comme une ressource. - Phase de jour – envoyez un assistant soit à l’usine (récupération de ressources /obtention de colis spéciaux) soit à l’atelier (acquisition d’une nouvelle machine/ participation à la construction d’une machine) - vos machines à rêves seront en construction sur un tapis roulant qui avancera d’autant de cases qu’il y aura d’ouvriers dessus ! - Phase de nuit – activez les machines que vous avez préalablement construites dans l’ordre de votre choix pour marquer des PV En + de son thème vraiment sympa et original, ce jeu fonctionne avec une grande fluidité dans les tours de jeu. Vous aurez beaucoup de plaisir à créer votre petit moteur de construction de PV en combinant les bonus proposées par vos machines Demandant une constante anticipation non seulement dans le timing de la création de vos machines mais aussi dans la gestion de vos ressources, il offre en + 2 variantes bien sympathiques qui assurent la rejouabilité. Une jolie découverte, tout en onirisme, en couleur et en réflexion.

5/5

Durian

Avis : Avec son titre qui évoque un fruit exotique à l’odeur nauséabonde, son graphisme austère mais coloré et sa cover, ce qu’il a pu m’intriguer ce petit jeu ! Dans cette petite boîte compacte, pratique à emporter, se cache un matériel insoupçonné dont une … cloche. Car dans ce jeu très fun de bluff et de pari, dans lequel vous incarnez un employé dans un magasin de fruits tenu par une famille de gorilles, votre but sera de ne pas susciter la colère du gérant inutilement. Une notion à bien comprendre : le stock Commun à tous les joueurs, il est matérialisé par les petites cartes qui seront posées sur un mini chevalet devant chaque joueur. Comme ces cartes sont toutes posées face cachée, chacun voit les cartes de ses adversaires tout en ignorant la sienne. C’est à partir de cette connaissance partielle du stock que vous devrez décider s'il faudra prendre le risque de valider une commande supplémentaire (en piochant une carte et en la posant sous le tableau de commandes) ou bien alerter le gérant (en secouant la clochette) sur l’incompétence de votre collègue (le joueur qui vous précède) Si vous alertez le gérant pour rien, c’est vous qui récoltez les pions Colère ! Dès que quelqu’un en a cumulé 7, la partie s’achève. Celui qui a le moins de points de colère gagne. En plus, des cartes Gorille (qui symbolisent d’autres membres de cette famille de gérant) viennent chambouler les commandes… Plus les commandes s’accumulent, plus on se regarde en chien de faïence, plus la tension monte jusqu’au tintement de la cloche, toujours jouissif et libérateur ! C’est une très jolie surprise ludique qui fonctionne bien à 2 mais qui prend sa pleine saveur, si je puis dire, avec un nombre de joueurs plus conséquent.