Inspecteur Leflair, édité par Oya, est un jeu coopératif de déduction destiné aux enfants dès 7 ans, basé sur un principe original : faire deviner une carte à l’aide de dés illustrés. Chaque manche, le joueur actif lance cinq dés représentant des pictogrammes, puis en choisit un pour orienter son partenaire vers la bonne carte parmi cinq.
Sur le papier, l’idée semble prometteuse. Mais l’aléatoire pèse trop lourd dans la mécanique : les icônes proposées n’ont souvent aucun lien avec la carte à deviner, ce qui oblige à choisir « le moins pire », créant frustration et confusion. Contrairement à des jeux comme Dixit ou Codenames, ici, les joueurs ne peuvent ni interpréter librement, ni nuancer leurs indices, ce qui limite fortement l’implication.
Autre faiblesse : le rôle des joueurs est extrêmement passif. On lance les dés, on choisit, on espère. Il n’y a ni narration, ni interaction tangible, ni tension intellectuelle. Même comparé à Niwashi, pourtant simple, le manque de manipulation ou de créativité rend les parties peu engageantes, et rapidement monotones.
Malgré une bonne quantité de matériel (cartes recto-verso, 42 pictogrammes), la rejouabilité souffre du manque de profondeur mécanique. On ne ressent pas l’envie d’explorer de nouvelles façons de jouer, car le jeu n’en propose tout simplement pas.
En résumé : une belle idée de départ, mais trop bridée par le hasard et un gameplay trop limité. Inspecteur Leflair pourrait convenir à un jeune public peu exigeant, mais risque de décevoir les amateurs de déduction plus investis ou ceux recherchant une interaction plus vivante. Une enquête prometteuse… vite classée sans suite.