Mais qu’est-ce que c’est que cette mode de jeux demandant une table de 3m de long pour pouvoir jouer convenablement ! C’était déjà le cas récemment dans Wonderland’s War ou Dune War for Arrakis… Avoir du matériel c’est une bonne chose, surtout quand on voit les prix des gros jeux actuels, mais franchement c’est abusé. Rien que le temps de mise en place, avant l’explication des règles aux nouveaux joueurs, prend une plombe !
Côté explication des règles justement : c’est chaotique au possible. Non pas qu’elles soient complexes mais il y a tellement de petites règles à prendre en compte que j’ai l’impression de me retrouver avec un wargame des années 80. Le livret fait ses bonnes 35 pages et demande d’y revenir régulièrement durant la partie pour une foule de détails. Détails importants car avec la salade de points de fin de partie, il vous faudra y regarder de près pour rentabiliser vos actions durant vos tours de jeu. Tout de même notées 3.56/5 sur BGG. Chaque joueur possède une aide de jeu de 4 pages pour « faciliter » sa partie…
Au niveau du tour de jeu, c’est en décalé. Il vous faudra attendre 1, voire 2 tours, pour recharger correctement votre transmutateur. Vous vous contenterez alors de choisir comment et quels types d’énergies positionner en réfléchissant à vos futures actions… en espérant que personne ne vous coupe l’herbe sous le pied entre-temps !
Les tours de jeu sont soit trop courts (on ne fait rien de bien intéressant) soit trop longs (on lâche toute l’énergie disponible pour faire le plus de choses en même temps) et vos adversaires attendent… En même temps ce sera rapidement l’inverse.
Le déplacement de son dieu sur le plateau peut être intéressant lors des passages des ponts mais cela n’apporte pas grand-chose sur la globalité. Et pourquoi des dieux passeraient sur des ponts pour gagner en puissance plutôt que se téléporter ?
La version à 2 reste la plus intéressante pour moi. Dès qu’on dépasse ce stade, le chaos s’installe et les tours deviennent plus aléatoires. Ce qui devrait me plaire normalement mais qui n’est pas le cas ici.
À noter qu’il existe un livret et du matériel spécifique à une version solo. C’est une bonne chose sur le papier mais on reste toujours sur l’impression globale.
Il n’y a tout de même pas que de mauvaises choses dans ce jeu. Le casse-tête de capitaliser un maximum sur un seul tour est intéressant. Ce principe de construction de bâtiments est superbe sur le plateau. Mais c’est léger au possible.
En fait, je n’arrive pas à concevoir à quel type de public ce jeu veut faire de l’œil. Il y a un côté eurogame avec production et gestion de ressources, mais moins intéressant que d’autres propositions sur le marché. Et ne me dites pas que je ne suis pas un joueur de ce type de jeu : j’adore Expédition à Newdale d’Alexander Pfister, donc je suis capable de profiter d’un bon eurogame (et je ne suis pas du tout d’accord avec la note donnée dans l’article cité !!!)
Également un côté course à la montre pour la construction de chaque bâtiment, induisant aussi une accélération potentielle de la fin de partie. Ce qui fait qu’on ne maîtrise pas vraiment le déclenchement du final qui stoppe tout d’un coup. Si en plus on se retrouve sur un ultime tour possible sans avoir d’énergies disponibles… Sale ambiance !
Le matériel est tout juste magnifique et déborde littéralement de la boîte (une fois tout dépunché, la boîte a du mal à fermer), la D.A. est top, mais cela ne fait pas tout. Les règles sont rébarbatives et lourdes malgré de nombreuses illustrations. Le thème est collé sur le système et disparaît dès le début de partie.
Le jeu n’a pas convaincu les eurogamers de mon groupe, ni les autres d’ailleurs. Trop lent, trop long, trop déséquilibré dans sa mise en œuvre. Le seul mot me venant en tête est « foutraque ». J’ai l’impression qu’il y a du potentiel sous tout ce foutoir mais je n’arrive pas à mettre le doigt dessus…
Est-ce que j’ai pris plaisir à la découverte du matériel et des règles : oui pour le premier et non pour le second.
Est-ce que j’ai pris plaisir à jouer : mouais, bof. 4 parties au total, dont 1 solo… et c’est déjà beaucoup trop.
Est-ce que j’aurais envie d’y rejouer dans le futur : non, absolument pas.