Great Western Trail

Alexander Pfister ne s'est manifestement pas endormi sur ses lauriers après l'excellent Mombasa, jeu de l'année 2016 sur BdmL, Deutscher Spiele Preis et International Gamers Award. Great Western Trail est un jeu tout aussi atypique et réussi, dont on découvre la richesse au fil des parties.

Mon coup de cœur de l’année (et peut-être même plus)
Avant tout, j’admets que je triche, je donne un avis sur un jeu qui ne sortira, dans sa version française, par Gigamic, qu’aux environs de février/mars 2017. Donc, oui, je n’ai pas su attendre quatre petits mois pour sa version française, et j’aurais eu bien tort. Car une fois le jeu expliqué, la version française n’apporte plus grand chose, tout étant parfaitement « iconographié » !
Si vous avez aimé Mombassa, ici, le même auteur remet le couvert, pour un super jeu de gestion. Il y a un petit brin de deck-building, on gère une main de « vaches » en vue de les vendre de façon optimale. Il y a une interaction entre joueurs, d’une part par péages car on construit sur un parcours que tout le monde emprunte cinq ou six fois par partie (pour aller jusqu’à Kansas City où on vend le troupeau). Puis par le tempo, qui en arrivant à K-C débloque des nouveaux travailleurs, qui profite de la position des adversaire pour avancer au mieux sa ligne de chemin de fer (pour acheminer les vaches une fois vendues).
Il y a trois grands axes de développement , les cow-boys vous permettant d’acquérir de meilleurs vaches et pour moins chères, les ouvriers vous permettant de construire des bâtiments plus puissants et valant plus et les ingénieurs vous permettant de mieux progresser sur votre ligne de chemin de fer. Tout marche, tout est réalisable, tout mène éventuellement à la victoire, vos choix ainsi que vos impasses, il suffit d’optimiser, mieux que vos adversaires.
La part de chance est moindre et surtout gérable par bon nombre de mécanismes. La première partie sera longue, surtout avec la lecture des règles du jeu, mais l’assimilation vient vite en jouant. A la seconde partie, le temps de jeu sera presque réduit de moitié et vous allez pouvoir explorer la diversité des mises en place : les sept bâtiments neutres changent de place (et ça change tout) et surtout vos dix bâtiments ont une face alternative, on tire au hasard lesquels changent (les mêmes pour tous). Bref, ce jeu a une rejouabilité excellente. De plus, les règles de déplacements et de péages sont adaptées selon que vous êtes deux, trois ou quatre autour de la table.
Si, après une première partie, vous n’avez pas une envie compulsive d’en faire une autre, je ne vois que trois possibilités, soit le jeu n’est pas pour vous, soit on vous a mal expliqué les règles (ça arrive), soit il est vraiment très tard et votre réveil va faire trop mal ! Moi, j’adore !

Jamais deux sans trois !

Après un merveilleux Mombasa et un Isle of Skye fort agréable, dire que j'étais impatient de découvrir Great Western, le nouveau jeu d'Alexander Pfister, était un doux euphémisme.

Dissipons les doutes de suite, le jeu est excellent. Jeu de gestion basé sur un subtil mélange de deck-building léger, de gestion de main, et de jeu de parcours, Pfister nous montre à nouveau qu'il manie les mécanismes de jeu comme les rouages d'une horloge suisse.

Great Western nous offrira la possibilité de jouer des Cowboys dans le sens premier du terme, menant leurs troupeaux le long du trail. L'avancée le long de ce fameux trail se fait à la discrétion de chacun. Avancer rapidement dans le but d'être le premier à Kansas City, prendre son temps pour faire plus d'étapes, esquiver les natifs ou passer par des chemins dangereux, libre à vous de faire votre choix.
Les étapes vous apporteront des notions de deck-building pour augmenter la taille et la qualité de votre cheptel, mais aussi des options de vente pour optimiser votre main dans l'optique de l'arrivée au bout du chemin.

Les axes de développement sont multiples, et il en est de même pour les stratégies pouvant mener à la victoire. Great Western s'inscrit clairement dans la même gamme que Mombasa, et c'est tant mieux.