Cascadia

Cascadia , énorme coup de coeur

Vous le savez peut être, mais chez « Il était un jeu » on vous parle parfois (même souvent) de jeu après l’engouement autour de leurs sorties. Une sorte de média « après-gardiste ». C’est donc sans pression mais avec délectation qu’on découvre à notre tour Cascadia.

Sans rentrer dans le détail, le gameplay est simple au possible et pourtant casse -tête pour peu qu’on aime se challenger. On aura le choix à chaque tour entre 4 couples de tuile-jeton. Les tuiles, en plus de définir 1 ou 2 habitats, comportent toute un ou plusieurs animal qu’on pourra y placer. Le jeton, lui, devra être placer sur une tuile de notre plateau qui possède son symbole.

On définit en début de partie la façon de scorer de chaque animal (en zone, en ligne droite, isolé etc). Une fois 20 tuiles et 20 tours de jeu passés, on calcule nos points selon les configurations des jetons animaux, mais aussi selon les plus grandes zones de terrains, avec un système de majorité bonus pour chacun.

❤️‍????❤️‍????❤️‍????❤️‍????❤️‍????Qu’est ce qu’il est bon Cascadia. Tellement simple et tellement casse-tête à la fois. C’est une pépite qui marque sincèrement notre année ludique. Je ne peux que comprendre le prix prestigieux qu’il a récemment remporté. Un modèle d’ergonomie pour un plaisir et un challenge maximum. La rejouabilite est elle aussi au rdv avec 4 configurations de scoring pour chacun des 5 animaux associées a l’aléatoire des tirages. Clairement un indispensable et un futur classique.

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- Gameplay simple mais casse-tête
- Plusieurs configurations possibles pour chaque animal
- Un mode « succès » pour les plus compétitifs
- L’équilibre des scores

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- Allez… pour chipoter: piocher à chaque tour

Cascadia coche tous les poncifs de la check-list ludique : un marché de tuiles, des jetons / espèces aux pouvoirs spécifiques, des objectifs communs, majeurs. Jusque-là, rien de très original.

Et pourtant. Derrière ses aspects austères, classiques, Cascadia camoufle un jeu touchant, attachant, passionnant. Pour agrandir son domaine, quelle tuile prendre, sans la contrainte du domino. Sachant que chacune d’entre elles présente sur le marché propose également un jeton animal, que l’on va alors placer dans son petit coin de Cascadia.

Tout le sel du jeu réside dans ses objectifs communs. À chaque début de partie de Cascadia, on en tire plusieurs, allant des plus simples à réaliser aux plus complexes. Ici ainsi comme cela pour marquer autant de points. Jusqu’ici rien d’original.

Il faut toutefois relever que la plupart de ces objectifs sont souvent en porte-à-faux l’un de l’autre. Celui-ci ainsi et celui-là comme cela. Mais pas ensemble. On passe donc la partie à opérer des choix, cruels. Faut-il poursuivre cet objectif-ci, ou celui-là ? On a envie de tout faire, tout le temps. Mais on n’y arrive juste pas, jamais.

Proposer des jeux qui vont plaire à la fois aux publics non-initiés et initiés représente un réel défi. Parfois trop complexes, parfois trop légers, avoir le « cul entre deux chaises » reste un équilibre fragile, un exercice périlleux. Nombreux jeux ont essayé. Nombreux jeux se sont cassé les dents.

Et pourtant, à l’instar du tout récent First Empires, Cascadia y parvient, aussi. Si le jeu est simple, et court, il n’est pas nigaud pour autant. Le jeu parvient à proposer des défis, stratégiques, tactiques, intéressants, qui sauront ravir des parterres d’expériences ludiques intenses et complexes. Cette tuile ici, avec ce jeton-là, pour cet objectif. Et après ?

Le gameplay de Cascadia est super simple. Vous commencez votre petite région des Cascade avec trois hexagones de terrain, dont chacune a des icônes indiquant lequel des cinq types d’animaux peuvent y vivre. À votre tour, vous choisissez du marché une des quatre paires tirés au hasard de tuiles et des animaux à ajouter à votre carte. Un jeton, une tuile. La paire étant tirée au hasard. L’un n’allant pas forcément avec l’autre. Vous pouvez ensuite les placer où vous le souhaitez.

Encore une fois, il n’y a pas besoin de respecter quelconque adjacence. Mais on aurait tout intérêt, pour pouvoir marquer des points supplémentaires en fin de partie.

En effet, la mécanique de points repose sur deux piliers : les objectifs, par animal, et les régions, par tuile. On gagne un point par tuile pour sa région la plus grande. Autant en construire une la plus vaste possible. En jouant au Domino. La seule contrainte est que l’animal, son jeton, doit se placer sur un hexagone qui l’indique. C’est tout.

Disons-le tout de suite, l’interaction est plutôt… polaire. On passe sa partie à construire son petit bout d’écorégion dans son coin. Mais pour peu que l’on lève le bout de son nez pour voir ce que font les autres, on pourra leur chouraver cette tuile, ce jeton du marché.

Cascadia propose enfin un petit décompte de majorité par région. Pour tempérer, ce n’est pas la mécanique principale, mais broutille, comme une petite épice qui vient relever la sauce.

Cascadia, verdict :

Pour toutes les raisons explicitées plus haut, Cascadia est un très grand jeu dans une petite boîte. Un jeu qui réussit le grand écart, entre petit jeu simple, léger, à sortir entre deux plus gros jeux ou pour lancer une petite partie entre potes, mais également comme proposition ludique de toute une soirée. On y joue, puis, sans s’en rendre compte, les partie s’enchaînent, avec jubilation.

Un jeu qui a tout pour plaire. Simple, et pourtant pas simpliste. Petit, et pourtant pas nunuche. Chaque tour nous jette dans les affres, cruels, de dilemmes cornéliens : cette tuile-ci avec cet animal-là pour cet objectif-ci ? Passionnant !

Déjà, CASCADIA est un jeu de tuiles. Le fait de devoir à la fois choisir une tuile et un jeton, rarement compatibles, oblige les joueurs à anticiper la pose de tuiles dans l’objectif de poser des jetons dessus dans le futurs. Ce casse tête s’organise donc en deux temps ! Il faut prévoir les habitats nécessaires en amont tout en positionnant au mieux l’animal à l’instant T. Ainsi, les joueurs se projettent sur l’écosystème qu’ils souhaiteraient construire mais sont en permanence contrariés par les animaux à placer dans l’immédiateté. Aussi il n’est pas rare de devoir changer de direction stratégique si certains animaux se font rares ou sont accaparés par d’autres joueurs. Ainsi, les intéractions indirectes sont nombreuses, même si on va pas se le cacher, les joueurs ont franchement le nez penché sur leur écosystème en cours de construction. L’ambiance est plutôt froide et silencieuse. Les choix des adversaires peuvent faire grincer les dents et obligent à s’adapter certes. Mais chacun est très concentré sur ses propres prévisions pour optimiser au mieux chaque placement. Car CASCADIA est un jeu clairement d’optimisation où chaque choix doit être effectué pour sa rentabilité. Le placement des tuiles par type d’habitat est essentiel et fait d’ailleurs souvent la différence en fin de partie. Mais il doit également être pensé pour accueillir des animaux susceptibles de répondre aux objectifs communs de fin de partie. La liberté ressentie au tout début s’effrite peu à peu pour répondre aux exigences de ce puzzle intelligent. Un autre très grand point fort de CASCADIA, c’est la simplicité de ses règles du jeu. Il s’explique en quelques secondes. Les tours sont dynamiques et très fluides. Il propose différents niveaux de lecture pour s’adapter à un public très large. Les joueurs velus peuvent tout autant s’éclater que des joueurs moins réguliers ou des enfants. De plus, les nombreuses variantes et défis proposés accentue une rejouabilité déjà immense de part l’aléatoire des pioches de tuiles et de jetons et les différentes cartes objectifs à associer différemment. Aussi, même si le jeu s’avère très mécanique, la thématique se ressent agréablement. Les explications du livret de règles sur les habitats et les animaux sont véritablement appréciables. La qualité du matériel, avec notamment les jetons en bois, aide à cette très légère immersion. CASCADIA est un excellent jeu de tuiles, à la fois accessible et très malin. Le manque de surprise et d’originalité est balayé d’un revers de main par une efficacité redoutable.