Pour une poignée de woolong
Dans Cowboy Bebop - Space Serenade, les joueurs incarnent des chasseurs de primes cherchant à arrêter les criminels recherchés par l’Inter Solar Systems Police. Pour cela, ils vont devoir collaborer, ponctuellement… Car chacun jouera sa propre partition pour attirer la lumière sur lui…
Dans Cowboy Bebop - Space Serenade, les joueurs incarnent des chasseurs de primes cherchant à arrêter les criminels recherchés par l’Inter Solar Systems Police. Pour cela, ils vont devoir collaborer, ponctuellement… Car chacun jouera sa propre partition pour attirer la lumière sur lui…
Règles et matériel
Reprenant fort logiquement les dessins de l’anim japonaise, le visuel de la boîte agit sur le chaland comme une madeleine de Proust…
Et le matériel qu’elle contient est au-delà de nos plus folles espérances : des figurines élégamment sculptées, des cartes superbes dont la maquette retranscrit l’énergie de la série, des plateaux planète magnifiques et bien pensés, un superbe Bebop, des tokens élégants et même un support de cartes Criminel façon écran projetant la série Big Shot (présentant les avis de recherche) inutile et donc indispensable ! Sans oublier les plateaux individuels aux petits oignons, jusqu’au relief permettant au curseur de carburant de ne rester bien en place… Sans oublier le livret de règles (oups, pardon, le Guide du Chasseur de Primes) qui est tout juste magnifique…
Ajoutons à cela un thermoformage tout juste parfait et vous obtenez un jeu tout simplement superbe ! Que vous soyez ou non fan de la série, le matériel vous donnera indubitablement envie de jouer… Si vous êtes fans, par contre, vous devriez déjà être en train de lire les règles…
Le livret de règles (20 pages) s’avère copieux mais particulièrement bien conçu… Il y a même une pleine page détaillant le concept de Deckbuilding qui est, il est vrai, le cœur même du jeu ! Chaque mécanisme du jeu y est présenté de façon claire et le résumé figurant au dos des règles s’avère suffisamment explicité pour servir d’unique référent en cours de partie…
Contenu de la boîte :3 plateaux Planète et son pion Carburant, 1 Plateau Bebop, 1 plateau de dégâts, 1 plateau Deck Commun, 1 figurine Vicious en carton et son socle, la même en 3D, 50 jetons Capture (10 par planète et 20 pour Vicious), 1 écran Big Shot, 92 cartes (deck commun), 21 cartes Criminel, 1 carte Vicious, 30 cartes Dégâts, et, pour chacun des 4 personnages : 1 plateau individuel et son marqueur Carburant, une figurine (et la même en carton avec son socle !), un deck de 10 cartes (6 neutres et 4 à sa couleur),
Déroulement d’une partie
Mise en place
La mise en place s’avère particulièrement fluide, le plus difficile étant de constituer le deck de Criminel en fonction du nombre de joueur, c’est dire ! Sur chaque planète, un criminel et ses deux piles de jetons Résistance et Enquête dépendant de la planète et dont il faudra écluser une des piles pour l’arrêter…
Chaque joueur prend son matos, mélange son deck et en pioche 5 cartes pour constituer sa main (4 pour le premier joueur)… La traque peut commencer !
Déroulement
A son tour de jeu, le joueur va jouer les cartes de sa main, effecteur des actions : se déplacer (en dépensant du carburant), piocher des cartes et collecter des ressources : wollongs (la monnaie locale, utilisée pour acheter des cartes), le Carburant (utile pour les déplacements ou effectuer des actions spéciales), la Force (pour affaiblir la résistance d’un Criminel) ou les Indices (pour mener l’enquête et coincer le Criminel !).
A l’issue de son tour, les wollongs, Force et Indices non usités sont… perdus ! Eh oui, la vie de chasseur de prime est parfois cruelle ! Mais le carburant est conservé ! Les cartes jouées sont défaussées et le joueur pioche 5 cartes (en remélangeant, si besoin, sa défausse pour reformer une pioche).
Capture d’un Criminel
Lorsqu’un joueur prend le dernier jeton Résistance ou Enquête d’un Criminel, il s’empare de la carte et tous les joueurs ayant contribué à sa capture troquent chacun de leurs jetons Capture associés contre 1 jeton de Renommée… La jauge de la Planète est remise sur 1 et tous les Personnages s’y trouvant regagnent (gratuitement) le Bebop… On pioche alors 2 cartes Criminel pour augmenter la jauge d’une planète désignée et déjà occupée ou placer un nouveau Criminel…
Le Boss de fin de partie
Les choses changent subtilement lorsque Vicious, le Criminel le plus recherché de la galaxie, fait son apparition ! Les cartes des criminels non capturées sont mélangées pour former une pioche. Une carte est piochée pour placer Vicious sur une des trois planètes. A l’issue d’un tour où il a été blessé, une autre carte est piochée, permettant éventuellement à Vicious de changer de planète ou de modifier la jauge de celle qu’il occupe…
Fin de partie
La partie s’arrête avec la capture de Vicious ou dans le tour où il parvient à s’échapper (chaque joueur effectuant alors un ultime tour). Le joueur totalisant le plus de points (cartes Criminels et jetons Renommée collectés) remporte la partie en devenant le chasseur de prime le plus célèbre de la galaxie…
l’Avis de la Rédaction
Si vous avez fait partie des amateurs Cowboy Bebop, série de science-fiction japonaise réalisée par Shin'ichirō Watanabe, ce jeu (superbement) édité par Don't Panic Games ne pouvait que vous faire de l’œil !
Jeu à licence oblige, on pouvait craindre que Cowboy Bebop - Space Serenade ne soit qu’un jeu de commande, sacrifiant l’aspect ludique à la thématique… Mais, clairement, il n’en est rien… Car si c’est d’abord la thématique et le somptueux matos qui attire l’œil et titille les fans, force est de reconnaître que la mécanique imaginée par Johan Benvenuto et Florian Sirieix s’avère parfaitement huilée alors que le subtil dosage entre coopératif et compétitif est une petite merveille de simplicité et d’efficacité !
Au cœur du jeu : une mécanique de Deck building aux petits oignons permettant d’engranger des ressources qui offriront un éventail de choix sympathiques aux joueurs. On retrouve les poncifs du genre, les différents types de ressources générées par les cartes, des cartes « poubelle » qui polluent les mains aux combos activables lorsque des cartes d’un certain type sont jouées… Mais le tout assaisonné de petits ajouts en apparence anodins qui confèrent au jeu une saveur unique ! Tel le Carburant que l’on conserve d’un tour à l’autre, la nature des différentes blessures qui confère une délicieuse incertitude à chaque « combat» ou la possibilité de renouveler la rivière pour 2 wollongs…
Cerise sur le gâteau, chacune des composantes du jeu s’inscrit parfaitement dans la thématique de la série ! Si les deck de départ sont de nature identique, leur couleur rend subtilement certaines cartes de la rivière plus intéressantes que d’autres pour tel ou tel joueur… Les capacités de chaque joueur (activable à grand renfort de carburant) accentuent cette délicieuse asymétrie dont chacun devra tenir compte dans sa stratégie. La possibilité d’utiliser la première compétence de personnages se trouvant sur une même planète s’avère particulièrement intéressante, accentuant l’interactivité entre les joueurs qui reste néanmoins centrée sur la rivière de cartes et sur les Criminels qu’il faut traquer…
Des alliances, nécessairement éphémères, vont évidemment se faire jour, chacun voulant croquer un bout du gâteau offert par la capture de tel ou tel outlaws pour ne pas laisser un collègue (mais néanmoins concurrent !) se tailler la part du lion et asseoir un peu trop sa renommée… L’apparition de Vicious change subtilement la physionomie du jeu et si chacun s’efforce d’affaiblir l’ancien partenaire de Spike en le combattant ou en enquêtant sur lui, il peut être très utile de l’aider à s’échapper si certains ont récupéré trop de jetons de Capture !
Porté par un matériel aussi somptueux que bien pensé Cowboy Bebop - Space Serenade agira comme une madeleine de Proust pour les amateurs de l’entraînante anim japonaise orchestrée par Shin'ichirō Watanabe.
Certes… Mais c’est aussi et surtout un excellent jeu qui revisite le mécanisme de deck building avec suffisamment d’inventivité pour rendre le jeu bougrement original et particulièrement attractif… L’aspect compétitif du jeu est délicieusement contrebalancé par une subtile composante coopérative qui achève de convaincre… Seul ombre au tableau : la B.O. jazzy ne figure pas dans la boîte pourtant très bien garnie .
Johan Benvenuto et Florian Sirieix ont créé un excellent jeu aux règles simples qui séduira n’en doutons pas un très large public, bien au-delà des fans de la série et des amateurs de deck building!
La chronique complète : http://sdimag.fr/index.php?rub=0&art=Affiche_Fiche&&aff_param=2&ID=5730#4144
