On m’avait parlé de ce jeu et sur le papier j’étais enthousiasmé par la proposition. J’ai donc testé avec 8 personnes habituées à jouer, cet été, dans un ancien moulin réaménagé. Je ne vais pas expliquer le jeu en détail, d’autres avis l’ont très bien fait, je vais plutôt détailler mon expérience :
J’ai interprété le maitre de cérémonie et j’ai lu les règles, que je n’ai pas trouvé toujours très claires dans le coté « méta » du jeu.
J’explique les règles à tout le monde et je m’attends à un démarrage en 5min, étant donné que la rythmique et la mécanique sont à ma charge. Ça n’a pas été le cas du tout. A mon étonnement, on me pose beaucoup de questions sur ce qu’on peut faire ou pas et sur l’interprétation des cartes. Il y a également des phrases communes à mémoriser pour signaler le changement de camp, pour dire à tel camp de quitter la table ou pour signaler la fin d’exploration. Bref, l’ensemble leur semblait flou.
Je démarre enfin la partie. Je distribue les cartes, en alternant, tout le monde lit et de nouveau j’ai des questions de type « je ne comprends pas » ou « Est-ce que je peux… ». Je réponds aux gens de jouer avec liberté d’interpréter et à s’amuser avant tout.
Les personnes possédées se répartissent. Puis les exorcistes quittent la table et jouent la consigne de leur carte, contribuant ainsi à l’ambiance en murmurant des choses ou en adoptant des attitudes étranges. L’ambiance est là, rien à dire là-dessus. L’idée de plonger les lieux dans l’obscurité et de s’éclairer avec l’écran de son mobile réglé au minimum, c’est tout simple et efficace. J’ai ajouté une légère musique inquiétante en fond. Tout le monde se prend au jeu, l’aspect « concret » d’errer dans la pénombre aidant. Quelques sursauts, des hésitations, puis retour à la table. Les exorcistes se donnent les localisations des personnes possédées et échangent des observations sur l’attitude des possédés. L’une des personnes manque à l’appel, les hypothèses fusent mais il faut écourter les discussions pour maintenir la tension et penser aux possédés qui attendent seuls dans le noir.
Le bilan est très positif du coté des personnes participantes qui se sont bien amusées. Nous testons ensuite avec des enfants de 8 et 10 ans, (qui étaient hyper volontaires hein, on n’est pas des monstres !), accompagnés d’un adulte. Les enfants en redemandaient. « C’est trop cool de jouer à se faire peur » disait la plus jeune lors du bilan.
De mon côté, je suis un peu plus mitigé par l’aspect technique de la prise en main.
La personne qui supervise le jeu est clairement une personne animatrice.
- Il faut être bien organisé avec les paquets de cartes car on fait tout dans la quasi obscurité.
- Il faut narrer les choses pour contribuer à l’immersion, lire un petit texte d’intro, organiser les discussions
- Répondre aux questions diverses en jeu (il y en a toujours).
- Il y a 3 cartes évènements qui viennent un peu perturber la partie et qu’on révèle au fur et à mesure des chandelles (succès) accumulés et qui sont des choses que la personne qui anime doit faire (errer, faire des trucs inquiétants…), même si on comprend bien que l’objectif c’est d’effrayer un peu les autres et de contribuer à l’ambiance, on est hors de la table
- Rythmer le jeu avec les retours à la table et surveiller que personne ne se blesse (on est dans le noir quand même).
- Gérer le suivi du jeu (distribution des cartes, gérer les chandelles pour terminer la partie).
Tout ça est un peu fastidieux, plus encore dans l’obscurité.
En conclusion : L’aspect « j’ouvre la boite, je lis les règles en 5min et on joue direct » n’est pas concluant de mon côté. Il faut 2-3 parties pour bien comprendre la synergie de l’ensemble et anticiper les questions. Cependant le résultat est là, tout le monde s’est amusé et en redemande. Il est vrai que la proposition est chouette et a tenu toutes ses promesses. L’objectif est donc atteint.