Oriflamme

Entre Gwent et Love Letter

Oriflamme fusionne de façon stimulante des idées qui pourraient provenir du Gwent et de Love Letter pour un jeu simple, résolument agressif, ne proposant que dix types de cartes différentes et se jouant en six tours, durant lesquels on n’en pose qu’une. L’importance de bien les positionner, l’hésitation sur l’intérêt de les révéler ou de les maintenir face cachée, l’incertitude naissant de l’ignorance de ce que les autres ont dans leur main (on retire chacun trois cartes de son jeu secrètement en début de partie) ou dans la file, créent cependant une profondeur inattendue et une tension assez passionnante.

En plus de simuler parfaitement le thème bien sûr, les cruels complots qui se trament dans l’ombre pour accéder au pouvoir, dans un jeu d’ombres avec une grande part de chaos, dont il est cependant possible de délimiter progressivement les contours et de tirer profit, tandis que l’on renonce à avoir toutes les cartes en main.

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Des intrigues à la cour pour occuper le trône vacant. Chaque joueur dispose de sept comploteurs parmi dix. Le tour comporte deux phases, l’une pour poser face cachée la carte choisie d’un côté ou de l’autre de la ligne commune d’influence. L’autre, pour, soit révéler la carte posée et appliquer son effet,  soit accumuler de l’influence dessus.

Le principe est d’écarter les autres intrigants (il y a une prime au meurtre) mais plusieurs cartes permettront de gagner des points par d’autres biais. Il va falloir deviner, bluffer, comploter, piéger, intriguer, trahir,… les amateurs du genre seront conquis.

Le jeu est rapide, un peu plus technique que Love Letter, et comme celui-ci, il mérite d’être joué à deux niveaux :
- en bon jeu d’ambiance car facile d’accès et ouvert à tous.
- mais aussi, entre intrigants experts, qui vont mettre une carte « sachant que les autres devineront que la plus rentable à cet emplacement et à ce moment est celle-ci, et donc qu’ils risquent de savoir qu’il en fait mettre celle qui permet de contrer la réponse normale à sa première intention,… »
Si vous me suivez , il s’agit de double, voir triple guessing, plein de chaos et de bonne mauvaise ambiance.

Bien que complètement allergique à ce genre de jeu (ce qui explique ma note), en bonne compagnie, la qualité du jeu m’a permis d’apprécier ces moments de frustration et d’humiliation avec bonheur. Le jeu mérite amplement sa nomination à As d’Or 2020.