Tout d'abord, rendons à César ce qui est à César : merci à Simon du Passe-Temps d'avoir mis ce jeu en lumière. Sans lui, je serais certainement passé à côté, et cela aurait été bien dommage.
Moon Colony Bloodbath est un jeu de construction de tableau/moteur. Comme dans beaucoup de titres du genre, il s'agit de créer les combinaisons de cartes les plus rentables et efficaces. Mais, contrairement à la majorité de ces jeux, celui-ci se distingue par un fait marquant : vous passerez votre temps à voir votre moteur se faire détruire.
Créer une colonie sur la Lune, ce n'est pas une promenade de santé. Et quand, en prime, les accidents s'enchaînent et que les robots refusent obstinément de remplir les fonctions pour lesquels ils ont été programmés préférant étriper tout ce qui bouge à la place… eh bien, c’est la catastrophe assurée.
Le jeu repose sur un deck central qui déclenche des actions et événements au fil des cartes piochées. Mais attention : plus la partie avance, plus le deck s'enrichit de cartes, et la plupart d'entre elles auront des effets néfastes sur votre colonie. Imaginez un système de deckbuilding, mais avec un seul deck commun bourré de cartes… catastrophiques.
Dès les premiers tours, la tension est palpable : on a l'impression de nager à contre-courant. Vous essayez tant bien que mal de construire un moteur fonctionnel, pendant que vos colons commencent à succomber l'un après l'autre. Avec un peu de chance, votre colonie tiendra suffisamment longtemps pour dénicher le précieux manuel du parfait petit colon lunaire (et là, tout ira mieux). Mais la plupart du temps, la partie s'achèvera lorsqu'un joueur verra sa colonie balayée par des robots tueurs, des décompressions explosives ou la simple impossibilité de nourrir tout le monde.
Le jeu est simple, le jeu est rapide, le jeu est FUN.
La preuve ? Cette semaine, on y a joué tous les midis. Chaque jour, un nouveau collègue apprenait les règles, et chaque jour, la partie était bouclée en moins d'une heure – explications comprises – quel que soit le nombre de participants. Et vous savez quoi ? Dès la fin de la partie, l'envie d'en refaire une se faisait déjà sentir pour le lendemain, avec l'espoir, bien sûr, de mourir un tout petit peu moins vite cette fois-ci.