Nidavellir

Jeu de pari aboutissant à un ordre de joueur, pouvant ainsi choisir une carte pour obtenir le deck le plus puissant.

La règle n'est pas simple au démarrage puis vraiment jouable pour tous type de joueurs. 

Le jeu est rapide, efficace et varié. La boite est vide de rangement, seul défaut. 

Testé à 3. J'ai trouvé que c'était mou, peu d'interactions. Les règles contiennent plein de fautes d'orthographe et c'est très mal expliqué. Bref un jeu sans intérêt.

Bof...
Plusieurs petits problèmes dans ce jeu.
- D'abord les règles ne sont pas très claires (il n'est pas évident de savoir par exemple si les carte +3, et +5 peuvent être utiliser une fois ou tout au long de la partie).
- Certains personnages ont des pouvoirs spéciaux... Pourquoi ces pouvoirs ne sont pas résumés sur les cartes ? Ce qui nous oblige à toujours avoir le manuel sous la main...
- Le Dragon que vous voyez sur la boite n'interviendra jamais dans le jeu, vous allez constituer une équipe pour l'affronter mais il n'y aura pas d'affrontement (une troisième phase de jeu, coopérative, où l'on affronte le dragon aurait été la bienvenue).
- un autre détail: dans les règles on nous parle de points "au carré" et de "suite numérique", ça surprend un peu d'entendre ces notions de Maths dans un jeu qui à pour cadre un monde d'heroïc fantasy.
- Les goûts et les couleurs... Je ne vois pas ce qui justifie l'abondant usage du noir et blanc. Mais si vous aimez le noir et blanc vous serez ravis !

Toutes ce petite choses font que je n'ai pas réussi à rentrer dans le jeu et mes deux partenaires non plus. On a fait 3 parties, on en fera pas plus. 
Heureusement, on nous l'a prêté.

Allez vite une partie de Scythe, Hansa, Root, Jeraku ou Pandemic pour oublier tout ça !

Mon expérience: une douzaine de parties à 3 ou 4 joueurs, aucune à deux.

Nidavellir est un jeu de calcul. D'où sa thématique: des Nains qui se réunissent pour lutter ensemble grâce au pouvoir fédérateur de... l'argent.

J'aime beaucoup la façon dont l'auteur a pris un principe mathématique pour chaque façon de gagner des points (les explorateurs et les guerriers additionnent, les mineurs multiplient, les chasseurs se mettent au carré et les forgerons suivent une suite arithmétique). Cela donne un jeu propre et cohérent, plutôt facile à apprendre car une fois les règles assimilées, il n'y a pas 50 modules de règles spéciales pour des situations particulières.

Mais avec cette mécanique mathématique (qui pourrait être aussi amusante que votre déclaration fiscale s'il n'y avait que ça), le jeu propose d'excellentes interactions entre les joueurs. Du bluff, des enchères, des luttes pour les majorités... Tout ça pimente le jeu et fait qu'aucune partie n'était ennuyeuse.

Parmi les qualités: l'édition est superbe et sobre (pas "sobre" au sens où l'entendent les éditeurs de jeu: un mot code pour dire "on avait la flemme de trouver un meilleur illustrateur, du coup plein de trucs restent blancs"... Je jette un coup d'oeil discret à l'éditeur de Beyond the Sun... Non, vraiment sobre grâce à de magnifiques illustrations en noir et blanc qui décorent sans surcharger: la couleur est réservée aux pouvoirs de classe, ce qui rend le jeu très lisible, une décision esthétique intelligente).

Parmi les défauts: Nadavellir est un peu long à mettre en place (mais organisez vos ziplocks et ça ira), le jeu est tout à fait jouable à 4 et 5, mais plus intéressant à trois, son chiffre d'or (la collection de Nains est plus grande, le jeu score plus, c'est plus satisfaisant). Et personnellement je trouve qu'on peut s'en sortir avec une stratégie "automatique"... Des joueurs seront tentés par le développement "vertical", c'est-à-dire se spécialiser dans une classe de Nains (si on n'achète que des chasseurs, on peut monter plus haut dans les points... sur le papier, en tout cas, ce sont des enchères, vos adversaires ne vont pas vous laisser poliment tous les chasseurs du jeu). Mais en réalité, il vaut mieux faire un développement horizontal (faire des "familles", c'est-à-dire avoir une série de de Nains représentant toutes les classes) afin de maximiser votre prises de héros. Les héros de classe vous rajoutent des grades, ce qui permet de faire d'autres familles plus facilement ensuite... Et on accélère ainsi facilement son score. Du coup, on bout de trois ou quatre parties on finit par jouer de cette façon quoi qu'il arrive. Ce qui ne retire rien au bluff permanent ("je sais qu'il sait que je veux recruter un guerrier à ce tour, je vais faire semblant de miser pour un explorateur") pour s'adapter à la table.

Pour moi, Nidavellir est une superbe découverte et je comprends parfaitement le succès du jeu (pourquoi n'a-t-il pas été nominé à l'As d'Or ou au Spiel de Jahres? Mystère absolu... peut-être que l'éditeur n'est pas assez copain avec le jury, mais de mon point de vue Nidavellir enfonce complètement certains jeux primés, comme The Crew ou l'énigmatique The Mind, qui n'avait pas tellement d'intérêt). Il a peut-être un défaut: les joueurs expérimentés jouent un peu de la même façon, et les joueurs très expérimentés vont faire la course pour la pièce n°25, la plus haute du jeu qui permet de remporter les enchères. Des failles stratégiques, donc, mais tout de même un excellent jeu pour le public initié.