Flatiron nous plonge en plein cœur du Manhattan du début du XXe siècle. Les joueurs incarnent des magnats de la construction, rivaux, qui cherchent à ériger l’immeuble le plus prestigieux de la skyline new-yorkaise. Thématiquement, c’est une réussite totale : les cartes respirent l’époque, les illustrations nous projettent dans cette course à la modernité, et la mécanique de verticalité colle parfaitement à l’idée de bâtir toujours plus haut pour s’imposer face à la concurrence. Je vous explique.
Mécanique et gameplay
Sur le papier, Flatiron semble simple : peu de lieux à activer. Mais chaque emplacement peut être exploité de trois façons différentes, ce qui ouvre une profondeur tactique immédiate. Sans rentrer dans le détail, c’est plutôt simple à prendre en main.
À ton tour, tu choisis un emplacement : pour toi… ou pour gêner l’adversaire. Mais attention : tu dois obligatoirement changer d’emplacement à chaque tour. Résultat : on ne bloque jamais définitivement, on ne fait que gagner un petit tempo. Tout est dans l’optimisation. Classique
Chaque activation sert à développer ton moteur de jeu : acheter et placer des cartes (jusqu’à 3 par colonne d’action, potentiellement par rue), développer l’immeuble étage après étage, et profiter de la montée en puissance qu’offre le jeu. Plus la partie avance, plus chaque action devient tendue et riche en conséquences. Et l’intéraction est au coeur du jeu car si on place les pilonnes pour soi et ses points de victoire, on avance à 2 dans la construction et vers la fin de partie (en apposant le toit)
Une construction à double tranchant
Là où Flatiron m’a encore plus enjoué, c’est dans sa gestion de la réputation.
Plus une carte est puissante pendant la partie, plus elle génère de la mauvaise réputation.
À la fin, cet équilibre subtil (réputation positive ET négative) peut faire basculer la victoire.
C’est brillant : ton moteur de jeu n’est jamais gratuit, chaque décision pèse jusqu’au décompte final.
Pourquoi c’est exceptionnel ?
Une montée en puissance fluide et grisante : on sent vraiment son immeuble pousser et son moteur s’emballer.
Des objectifs optionnels de fin de partie qui forcent à casser ses automatismes et réorienter sa stratégie.
La verticalité du building : chaque étage apporte un bonus de manche différent, renouvelant constamment le tempo.
Une durée resserrée (45 minutes montre en main) qui rend le jeu étonnamment nerveux pour ce niveau de profondeur.
Un jeu de construction de moteur à la fois accessible dans son rythme et incroyablement riche dans ses dilemmes. Chaque choix compte, du premier étage posé au dernier point de réputation.
Pour moi, c’est clair : Flatiron s’impose immédiatement comme un des meilleurs jeux du genre auxquels j’ai joué cette année. Intelligent, tendu, beau, sans défaut. Si vous en avez trouvé, je prends !