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Maxime Robinet : "Sombres Machinations est à la frontière entre la fiction et l’actual play"

Interview Maxime Robinet de Sombres Machinations
Le Philiboy Sébastien
Sébastien
Mis à jour le  21/11/2023
#article

On connaissait Maxime Robinet pour ses chroniques de jeux vidéos comme Le Fond de L’Affaire ou Douze Révélations de Ouf Guedin. Avec son collectif Globtopus, Maxime produit depuis quelques années Sombres Machinations, un actual play sophistiqué qui repousse les limites du jeu de rôle. Nous avons voulu en savoir plus sur cet ambitieux projet. Nous avons échangé avec le vidéaste, voici son interview !


Philibert : Salut Maxime, peux-tu te présenter ?


Maxime : Salut ! Je suis Maxime Robinet et je fais partie de Globtopus, avec qui je réalise des actuals plays orientés ambiance, narration et horreur/mystère. Nos plus gros projets sont Sombres Machinations, un actual play très travaillé au niveau image et son, et Les Mémoires du Mythe, un podcast audio suivant la campagne légendaire des Masques de Nyarlathotep ! Ah ! Et puis je fais des lives sur Twitch où je regarde des nanars ou bien j’hurle de peur sur des jeux flippants !



Philibert : Peux-tu nous parler de ton parcours ?


Maxime : J’ai un superbe Bac S (au rattrapage, comme il se doit). J’ai ensuite fait un BTS infographie spé vidéo/3D. J’ai bossé, et je bosse toujours, en tant que vidéaste/auteur freelance pour des entreprises. Mon premier gros projet, c'était Le Fond de L’Affaire, une chronique jeux vidéo sur JV.com. J’ai aussi fait Spoilers et Douze Révélations de Ouf Guedin, qui sont aussi sur les jeux vidéos. Ça marchait bien, mais c'étaient des commandes pour des clients, pas des projets très perso.



Philibert : Quel joueur es-tu ? Comment a-tu-découvert le jeu de rôle ?


Maxime : Je suis le joueur qui organise la partie ! Que ce soit en jeux de société ou JDR, je suis souvent soit le MJ, soit celui qui explique les règles. J’ai découvert le jeu de rôle par le biais de mon grand frère, qui jouait à Star Wars D6 dans les années 90 et me racontait ses parties. Et puis j’ai voulu tester de mon côté, et je l’ai fait avec L’Appel de Cthulhu, lors de la soirée d’Halloween 2004. Ce fut un échec cuisant, les joueureuses n’ayant pas la patience pour créer un personnage. Heureusement, quelques mois plus tard, j’ai re-tenté l’expérience et je suis tombé dedans !



Philibert : Trouves-tu encore le temps pour jouer en dehors de tes projets professionnels ?


Maxime : Malheureusement, non. J’adorerais faire des parties “à la cool”, mais ce n’est pas possible.



Philibert : Quels sont tes JDR préférés ?


Maxime : À jouer, je dirais Cthulhu Dark. À lire, Degenesis. Et à regarder, Mork Borg/Broken Tales.


L'actual Play Sombres Machinations

Philibert : Comment est né Sombres Machinations ?


Maxime : L’origine vient de l’envie de partager l’univers du JDR et l’ambiance d’une partie de Cthulhu. On a testé ça en 2015 avec Les Chroniques du Nécronomicon. On a fait deux saisons, qu’on a adoré produire. Mais c’était compliqué, car pas assez de matos ni de temps. Alors en 2019, j’ai décidé de relancer le projet. On avait plus de matos, plus d’expérience… et on a appelé ça “Sombres Machinations”. Depuis, on a pu GRANDEMENT améliorer le matos, grâce à nos tipeureuses, et optimiser le format afin de transmettre au mieux l’ambiance horrifique et la narration.



Philibert : Qu’est-ce qui t'a motivé dans cette aventure ?


Maxime : C’est vraiment l’envie de partager l’univers du JDR et le côté narratif. J’ai toujours adoré pousser l’ambiance lors de mes parties. Bougies, musiques, lumières colorées, costumes et accessoires. Alors en ajoutant la magie du “cinéma”, c’était idéal !



Philibert : Combien de personnes sont derrière le projet ?


Maxime : En gros : 


Moi. Je m’occupe de l’orga, de l’écriture, de la réal, du cadrage, des lumières, de la colorimétrie, du montage final, des vignettes, de la comm… Bref, un peu tout. Ah, et je fais le MJ !


Alexis. Il s’occupe de m’aider sur le tournage, fait la caméra “volante” et fait le pré-montage (en gros, retirer les scènes “off”). Il a aussi fait beaucoup de vignettes de la série !


Les joueureuses. Leur nombre varie en fonction des saisons. Ils aident sur le tournage et incarnent au mieux leurs personnages !


Donc, on est de trois à six personnes sur le projet, en fonction des saisons.



Philibert : Comment se déroule la phase de pré-production d’une saison ?


Maxime : C’est un enfer quotidien. En gros, je cherche en continu des lieux, des idées, des costumes, des accessoires… Certaines saisons vont s’organiser “toutes seules”, car le lieu est facile à trouver, les costumes sont simples et tout le monde est dispo ! Certaines autres saisons vont être autour d’un concept très précis, donc soit c’est possible, soit c’est laissé de côté jusqu’à ce qu’une occasion se présente. Mais la plupart des saisons demandent pas mal de recherches de lieux/costumes et nécessitent une vraie chorégraphie pour s'organiser avec les dispos des joueureuses. Une fois les lieux/costumes et joueureuses validés, je passe à l’écriture. Je m’inspire justement des lieux pour que ça colle toujours un peu. Il faut beaucoup de temps de réflexion, et je prends beaucoup de notes. Mais au final, le scénario est toujours très ouvert à ce que vont proposer les joueureuses dans la partie !


Maxime Robinet dans Sombres Machinations

Philibert : Un soin particulier est apporté aux éléments de contexte comme les décors, les lieux de tournages ou les costumes. Comment sont-ils choisis ? 


Maxime : Alors les lieux sont soit choisis parce qu’on s’est dit que ce serait cool. Exemple : le château de la saison D&D, ou la plage de la saison Pirate. Soit parce qu’on nous a proposé le lieu. Exemple : la future saison Backrooms ou la saison Confinement Souterrain. Mais c’est énormément de temps de repérages et de recherches. C’est principalement moi qui m’en occupe, mais Eric et Sir Maskox, notamment, ont pu nous obtenir des lieux très cool !


Pour la déco des décors, c’est moi qui m’en occupe. Je donne une direction artistique, et les joueureuses (et Alexis) vont m’aider à la suivre. Sur la saison L’Engeance du Chaos, ça a demandé des mois de préparation, de recherches d’accessoires, de mise en place, etc. Et pour la saison Prison, on a tout fabriqué la veille ! Car oui, on n’a pas vraiment tourné dans une prison, étonnamment.


Pour ce qui est des costumes, c’est essentiellement moi qui m’en occupe. Je vais “chiner” sur Etsy, eBay, Amazon ou à Emmaüs. Et puis j’assemble ça pour correspondre à la direction artistique que j’ai choisie. CCtrouille et Zou ont aussi pas mal de costumes “déjà prêts”, car elles ont des vêtements proches de l’ambiance 1920-1940. C’est pratique ! Et puis, que serait une saison de Sombres Machinations sans l’une des incroyables perruques de CCtrouille ? Elle en a des tonnes !



Philibert : Avais-tu des références en tête quand tu t’es lancé dans ce projet ?


Maxime : Pas vraiment. Quand on a commencé, en 2015, les actuals plays n’étaient pas très populaires. Moi, je voulais que ça soit “comme dans notre tête” quand on joue. Je ne crois pas avoir vu de productions qui se rapprochent de ce qu’on fait. Souvent, ils préfèrent le confort d’un studio. Nous, on est dans une prise de risque constante pour proposer des nouvelles choses tous les mois.



Philibert : Combien de temps prend la réalisation d’un épisode ?


Maxime : Entre l’idée et la sortie de l’épisode, ça prend 3-4 mois, je dirais. En moyenne. Comme je l'ai dit plus haut, certaines saisons se font facilement, et se font en même pas deux mois. D’autres vont demander plus d’un an de préparation.



Philibert : Les éléments d’une partie de jeu de rôle (lancers de dés, etc.) sont coupés au montage pour ne garder que la narration pure. Pourquoi un tel choix ? Comment as-tu eu cette idée ?


Maxime : Alors, il y a toujours des lancers de dés, mais peut-être moins souvent que dans une partie classique. Et j’utilise une appli smartphone parce que c’est plus simple à montrer à la caméra. La volonté est vraiment de transporter les spectateurices dans l’univers qu’on propose. Et je pense que les systèmes de jeu, aussi bons soient-ils, sont des freins dans ce cas-là. Ils n’ont pas besoin d’être expliqués et montrés pour les spectateurices. C’est comme pour Baldur’s Gate 3. Les gens adorent le jeu, la narration, l’univers, les personnages… mais ils n’ont pas forcément envie de voir l’usine à gaz qu’il faut derrière pour faire tourner tout ça. Ils veulent juste LE lancer de dés clé, qui porte avec lui toute la tension de la partie !


L'épisode de la prison de l'actual Play Sombres Machinations

Philibert : Comment vois-tu ton travail ? Considères-tu toujours Sombres Machinations comme de l’actual play ou tends-tu vers autre chose ?


Maxime : Je vois tous les défauts, toutes les concessions et les soucis qu’on a eus ! Et je me dis qu’on fera mieux la fois d’après. Je considère que Sombres Machinations est à la frontière entre la fiction et l’actual play. Un bon moyen de vivre une partie, sans la jouer. Et ce, en étant le plus accessible possible.



Philibert : Quel est ton rapport à l’image ?


Maxime : J’ai toujours été passionné par l’image, le cinéma, la composition visuelle. Je passe mon temps libre à regarder des films et des séries. J’adore prendre mon temps pour créer une ambiance à l’aide de lumière, de décor, de cadrage. C’est ça ma vraie passion, avant même le JDR.



Philibert : Sombres Machinations peut être écouté comme un podcast, pour autant, les vidéos ont une image travaillée. Comment doivent-être “consommées” tes vidéos selon toi ?


Maxime : Comme les gens veulent ! Je ne vais pas les gronder parce qu’ils écoutent “seulement”. Si je fais tout pour rendre mon format accessible, c’est justement pour que les gens le consomment comme ils le souhaitent. Évidemment, je préfère que les gens voient les détails dans la réalisation, dans les costumes, les décors et les expressions des joueureuses. Mais tant qu’ils profitent de ce qu’on produit, ça me va !



Philibert : Sur Sombres Machinations, quelle est ta plus grande fierté et quelle est ta plus grande frustration ?


Maxime : Ma plus grande fierté, c'est la commu qu’on a. On a réussi à avoir une communauté de gens de tout horizon, qui est très ouverte et respectueuse. Et quel soutien ! Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de chaînes avec si peu de vues et autant de soutien Tipeee ! Sans elleux, on aurait arrêté depuis longtemps. Ma plus grande frustration, c'est de ne pas pouvoir faire “ce qu’on veut”. On est limité en temps, en budget, en dispo… Et ça nous fait rater de belles occasions. Mais bon, avec le temps, ça arrivera peut-être !



Philibert : Parle-nous du travail effectué au niveau du son. Encore une fois, rien n’est laissé au hasard ?


Maxime : C’est un vrai souci. J’ai passé des mois à trouver les micros les plus adaptés, sans pour autant exploser le budget. Et on a réussi à trouver les EV RE320. Leur son est parfait, et ils ne captent que ce qu’il y a devant le micro. Donc pas de souci avec les bruits des projecteurs, des autres joueureuses ou des bruits environnants. Le souci, c’est qu’ils sont gros et fixes. Alors, j'ai encore passé des mois à trouver une solution. Maintenant, on a pu investir (grâce au Tipeee !) dans des micros qui sont utilisés à Broadway ! Ils vont nous permettre plus de liberté de mouvement, car ils sont sur la joue des joueureuses. C’est un GROS confort en plus, et la perte au niveau audio est faible. Pour ce qui est du traitement audio, je fais toujours tout au casque, puis une écoute sur enceinte. Je recommande vraiment d’écouter nos épisodes au casque, c’est un délice ! Le son est ultra-important pour moi.



Maxime Robinet dans Sombres Machinations

Philibert : Qu’est-ce qui rend l’expérience Sombres Machinations unique ?


Maxime : La variété des univers traités, mais sans jamais tomber dans la facilité. Et aussi le fait qu’on est une poignée de gens seulement.



Philibert : Regardes-tu d’autres Actual Play ou vidéos de JDR ?


Maxime : Je regarde un peu Dimension 20 et Seth Skorkowsky. Mais je regarde très peu de contenu JDR, en vrai.



Philibert : As-tu un souvenir marquant à nous raconter ?


Maxime : Il y en a tellement ! Le dernier en date est certainement ma capture d’un poulpe sauvage dans la Méditerranée lors du tournage Pirate ! Pas d'inquiétude, je l’ai relâché immédiatement et aucun mal ne lui a été fait. Mais vu que c’est un peu notre logo, à Globtopus, c’était une belle rencontre !



Philibert : Comment vois-tu le futur de Sombres Machinations ?


Maxime : Brillant ! Surtout avec le soutien indéfectible de notre communauté. On va enfin pouvoir faire des tournages publics bientôt. Et peut-être même des événements sur scène ! Bref, ça promet.



Philibert : As-tu d’autres projets futurs en tête ?


Maxime : J’aimerais beaucoup arriver à sortir ENFIN mes livres de JDR. Mais je manque de temps pour les finaliser. Et aussi : organiser des murder party ouvertes au public. Mais ça demande des contacts que je n’ai pas pour le moment.


L'actual Play Sombres Machinations

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