Nucleum

Je ne vais pas y aller par quatre chemins, NUCLEUM est énorme. Si je dois vraiment lui trouver un défaut, c’est peut-être son temps de jeu un peu élevé, et encore qu’il diminue très largement dès la seconde partie. Entre DARWIN’S JOURNEY et celui-ci, Simone Luciani se pose comme mon auteur expert de référence. Et il y aurait tant d’autres jeux à citer… NUCLEUM provoque une tension incroyable alors même que les règles s’apprivoisent rapidement. Les joueurs seront à la recherche du moindre bonus, permettant de se sortir d’une situation délicate. La construction du réseau rend fier comme un pape, tout comme l’alimentation de bâtiments très énergivores. Bien que les interactions soient au centre du système de jeu, elles ne sont pas des freins pénibles aux progressions des joueurs, qui d’ailleurs possèdent des capacités et objectifs personnels asymétriques. Au contraire, elles se révèlent motivantes et obligent à des réactions efficaces. Le jeu nous pousse dans nos retranchements sans nous le faire comprendre ostensiblement. Des NUCLEUMS, j’en veux pleins, j’en veux tous les jours, et je veux jouer et rejouer à cette bombe nucléaire ludique.

Un jeu incroyable. Il n’y a rien à y redire tellement Nucleum est bon! De l’interaction, des blocages, un jeu de réseau et d’acheminement de ressources un peu à la Brass, des actions qui vont évoluer en cours de partie et qui se jouent en domino, une tension permanente sur les ressources, une envie de tout faire jamais satisfaite, des choix, des choix, des choix en veux tu en voilà. Clairement, Simone Luciani et David Turzci sont deux auteurs au top de leur forme et on n’aurait tort de ne pas en profiter pour savourer une nouvelle fois un coup de génium!

Fan inconditionnel de Barrage, joueur occasionnel de Brass, je ne pouvais qu'essayer  Nukleum annoncé comme la progéniture de ses 2 illustres parents.

Nukleum vous propose de construire divers bâtiments (habitations, usines et labo de recherche) sur un plateau présentant des villes Allemandes reliées entre elles par des voix de chemin de fer que vous devrez construire.

Tout le problème pour le joueur sera d'acheminer le charbon ou le nukleum vers les centrales afin de produire la précieuse électricité permettant d'alimenter vos bâtiments et de générer points de victoire/revenus/tuiles actions.

L'analogie avec Barrage se limite au fait que les deux jeux entendent simuler une production d'électricité. Analogie très légère donc. Par contre, de nombreuses mécaniques de Brass se retrouvent dans Nukleum.

L'ensemble des mécaniques de Nukleum se révèlent particulièrement savoureuses, parfaitement imbriquées et vous offrirons à chaque tour des choix cornéliens et intéressants.

Chaque plateau individuel est asymétrique par ses tuiles actions et recherches, mais hélas je n'ai pas retrouvé les 'directeurs' ou 'nations' très personnalisées de Barrage qui me permette de m'identifier a mon personnage dans le jeu. Dommage.

Ceci nous amène au défaut principal du jeu qui selon moi consiste en des mécaniques plaquées sans aucune justifications au niveau du fluff du jeu. Ainsi vos tuiles actions ont des couleurs qui vous amèneront différents bonus si vous les reliez aux villes de couleur identique.

J'ai l'œil qui brille de satisfaction lorsque l'eau s'accumule dans mes Barrages dans le jeu du même nom et une larmichette de plaisir lorsque mes centrales électriques y tournent a plein régime. Pas de ca dans Nukleum et aucun sentiment de montée en puissance ou de concrétisation de mon empire nucléaire ne m'assaille lorsque  mes batiments sont alimentés par l'énergie produite. 

Bien au contraire, mes récompenses en points ou en prestige m'ont laissé relativement froid et a aucun moment je n'ai vécu l'aventure comme on peux la vivre sur un Terra Mystica (pourtant trés mécanique aussi !) ou un Great Western.

En résumé, je n'ai pas passé un mauvais moment sur ce puzzle game avec salade de point de grand talent qui m'a fait pensé à un Brass avec une couche de complexité dont Nukleum n'avait pas besoin tant son grand frère est déja difficile.