Les Aventures de Robin des Bois. Le meilleur jeu de l’année.
Les Aventures de Robin des Bois est créé par Michael Menzel, le même auteur que le jeu Andor. Andor. Ce nom vous dit forcément quelque chose. Rappelez-vous. C’est ce jeu d’aventures coopératif sorti en 2012 chez Iello. Nous y incarnions des aventurières et aventuriers devant protéger le pays d’Andor contre l’invasion de créatures maléfiques : exploration, baston, récupération d’objets, la totale.
Le jeu mise beaucoup sur l’accessibilité en proposant aux joueurs de faire leur première partie très rapidement, de nouvelles règles étant ajoutées au fur et à mesure de l’aventure.
À sa sortie il a près d’une dizaine d’années, Andor a été bardé de nombreux prix ludiques : As d’Or en 2013, Spiel des Jahres pour connaisseurs la même année… Depuis 2012, Andor a eu plus d’une demi-douzaine d’extensions, dont une très bonne version pour enfants sortie plus tôt cette année.
Et là, bim. Michael Menzel, illustrateur de jeux de société devenu lui-même auteur de jeux de société remet le couvert, avec un autre jeu, puissant, passionnant, surprenant, Les Aventures de Robin des Bois.
Les Aventures de Robin des Bois reprend le même principe que Andor. Les règles ne tiennent que sur… 3 lignes. Mais vraiment ! C’est juste hallucinant.
- Vous ne jouez pas les uns contre les autres, mais en équipe contre le jeu !
- On nous explique la mécanique de déplacement sur le plateau, à coup de 3 figurines qu’on juxtapose
- Si on n’utilise pas la figurine la plus longue pour se déplacer on place un petit cube blanc dans le sac
Et. C’est. Tout. Mais vraiment.
Tout comme Andor, une fois lancés, on va peu à peu découvrir de nouvelles règles qui vont peu à peu se rajouter. À son tour, on va pouvoir explorer ou combattre. Et d’autres nouvelles actions supplémentaires ultérieures. Mais tout est successif. Les Aventures de Robin des Bois peut se lancer en 1 minute, montre en main.
Même la mise en place du jeu est inouïe. Car le matériel en soi est inouï !
Est-ce que Les Aventures de Robin des Bois est un Andor 2 ? Non. Clairement pas ! Plus simple, plus fluide, plus surprenant, on y retire, selon moi, plus de plaisir.
Ce qui détonne dans le jeu, c’est son matériel, limité au strict minimum. Quelques cubes de couleur, quelques figurines en bois, un épais vrai livre, avec ses deux filins de couleur en guise de marque-pages, et un gros plateau démontable.
Ce plateau déroule tout le récit de l’habitant de la forêt de Sherwood et ses compagnons : le château et le village de Nottingham, la forêt, une rivière, et de nombreux aux lieux emblématiques.
À son tour, donc, on se balade sur le plateau pour remplir diverses missions selon le chapitre, l’aventure en cours.
Oui, mais.
Car il y a un gros, gros MAIS.
Le plateau est troué. Ou plutôt, le plateau est truffé de petites alcôves aux tuiles numérotées qui se retirent, se retournent, et laissent découvrir certains éléments, certains nouveaux lieux.
Pour vous donner une petite idée, et parce que c’est justement de saison, pensez à un calendrier de l’Avent. Qui a forcément dû inspirer l’auteur. On ne voit qu’une planche, illustrée, avec des petites fenêtres numérotée. Chaque jour, pour suivre la date et marquer la progression avant Noël, et réjouir les enfants, on en retourne une. En Suisse, de nombreuses localités font pareil avec les fenêtres. Chaque soir, une fenêtre d’une maison différente est décorée. C’est un peu le même principe que le calendrier, mais de vraies fenêtres… Bref.
Dans Les Aventures de Robin des Bois donc, plongés dans le récit du célèbre voleur, selon les événements, on va devoir retirer, retourner l’une de ces tuiles. Le plateau évolue. Le récit évolue. Les Aventures de Robin des Bois est un jeu en mode Legacy. Et c’est la surprise à chaque fois ! De quoi nous motiver et nous surprendre à chaque fois.
Les Aventures de Robin des Bois est un jeu d’aventure, coopératif, narratif, immersif. Toutes les parties sont découpées en chapitres, des… aventures. On en dénombre 7 seulement, avec un choix qui en propose 2 différents. Donc 9 différentes aventures en tout. Selon les événements et les tuiles explorées, retournées sur le plateau, on se saisit de l’épais livre, qui fait très « roman d’aventure », puis on lit la page correspondante.
Et selon l’aventure en cours, selon ses choix, selon l’objet possédé, il se passe ceci ou cela. Un peu en mode Livre dont vous êtes le Héros. Et l’aventure continue ou se finit.
Il faut compter environ 45 minutes par aventure. Tout dépend du scénario et de ses compétences. Il y en a donc 9 différents dans le jeu. Et il va parfois, souvent, falloir s’y prendre à plusieurs fois pour les réussir. Comptez donc bien une dizaine d’heures pour jouer toute la campagne. Avec la possibilité de re-re-rejouer au jeu une fois les 9 scénarios terminés. Les Aventures de Robin des Bois, un jeu Kleenex ? Non, pas du tout !
On gagne ou on perd, ensemble. On gagne si on résout l’aventure, aventures qui se complexifient à mesure que l’on joue, ou on perd si le temps est écoulé. On ne joue toutefois pas en temps réel avec un véritable chronomètre, mais avec des jetons « sabliers » que l’on défausse selon les événements et lorsqu’on tire un disque rouge du sac.
Le cœur du jeu repose dans l’action de piocher des éléments d’un sac. Les disques de couleur, représentant ses propres personnages ou les méchants. Une fois pioché, le disque active l’un ou l’autre personnage, l’une ou l’autre faction. Parfois on joue avant les méchants, parfois pas.
Ce qui permet de créer à chaque fois la surprise (voir ci-dessus) et ne pas créer de mécanismes automatiques que l’on retrouve partout dans tous les jeux de société coopératifs : une phase d’activation des méchants, suivie par une phase des gentils, ou le contraire.
Dans Les Aventures de Robin des Bois, tout est aléatoire. C’est fun. C’est frais. C’est surprenant, surtout. On comptait faire ceci avant cela, et il va falloir s’adapter à la situation. Comme dans la vraie vie, somme toute !
Et comme on joue les « vraies » aventures de Robin des Bois, il va forcément y avoir des affrontements. Le système est simplissime. Là aussi on pioche des éléments du sac. Des cubes, cette fois.
Si on en pioche 3 violets, le combat est perdu. Et c’est tout. On perd son tour. La partie n’est toutefois pas perdue. En revanche, si on pioche un et seul cube blanc, la confrontation est remportée. Voilà. c’est tout.
Tout l’intérêt, donc, de placer le plus de cubes blancs dans le sac pour augmenter ses chances. Alors oui, il y a du hasard, mais un hasard tempéré.
Et à combien y jouer ? Toutes les configurations tournent bien. À deux le jeu est très bon. À plus aussi. La difficulté du jeu s’adapte en fonction du nombre de personnes à la table.
On peut même y jouer en solo, sans problème, en gérant deux personnages.
Et pourquoi est-ce que, selon nous, Les Aventures de Robin des Bois est le jeu de l’année ?
Pour mille raison, environ. En voici quelques-unes :
- La mise en place prend 2 minutes.
- Le jeu s’apprend en une minute avec ses 3 règles.
- Le matériel est somptueux : plateau, illustrations et le livre, surtout !
- Le matériel est tout simple, fonctionnel, sans chichi.
- On passe sa partie à être surpris grâce aux éléments cachés sur le plateau.
- Les aventures sont épiques et tendues. On gagne ou on perd sur le fil.
- Les aventures sont diversifiées et peu répétitives.
- ️ Les aventures sont riches et excitantes et donnent vraiment envie
- Un monde ouvert. On peu explorer ceci, aller là-bas, rencontrer ce personnage-ci, faire cela. On se sent libre !
- Les textes sont riches et lyriques. Et sans aucune faute d’orthographe (pas le cas de tous les jeux…).
- Le jeu est évolutif et donne envie de jouer, de progresser.
- Les mécaniques de jeu sont fluides, dynamiques et épurées : ordre du tour, actions, résolution des combats.
- Les scénarios sont interactifs. On va pouvoir rentrer en interaction avec des personnages et des éléments présents sur le plateau, avec des réactions logiques qui s’ensuivent.
- Le jeu est tout public. Mais vraiment. Autant les familles que les publics plus joueurs y trouveront leur compte et du plaisir.
Sorti quelques jours avant la fin de l’année en outsider que plus personne n’attendait, passionnant, immersif, narratif, surprenant, c’est, pour nous, clairement le meilleur jeu de 2021 ! S’il vous reste encore quelques euros dans votre escarcelle et que vous n’avez pas tout grillé pour vous cadeaux, ou que vous disposez de bons d’achats, foncez !!!
Grandiose !